Éditeur : Electronic Arts

Année : 1999

Support : Playstation

Les samedis et dimanches après midi lorsqu'il ne faisait pas bien beau dehors et que personne n'était déterminé à faire un foot (ou tout simplement parce qu'on ne voulait pas sortir), on restait devant la télévision avec ses six chaînes, car peu de gens avaient le câble, Canal Satellite ou encore le tout nouveau TPS. Et les années 90 nous ont pondu de bien belles séries, chacun a le droit d'avoir sa référence culte de l'époque. Pour ma part, même si je ne comprenais pas tout à ce qu'il se passait à l'écran, j'adorais regardé Hercule sur TF1 avec Kevin Sorbo dans le rôle du Héros Hercule. Et pour ceux qui connaissent un peu cette série savent qu'un des personnages secondaires de la série a réussi à avoir sa propre série dans le même style avec à peu près la même réussite : Xéna la Princesse Guerrière. Son univers mythologique a donné envie aux développeurs français de Titus de sortir un jeu sur cette série reprenant le nom de la série, Xéna : Princesse Guerrière.

Xéna : Princesse Guerrière est un jeu d'action/beat'em all en 3D sorti en octobre 1999 sur Playstation (et également sur Nintendo 64, mais on s'en fout car ce n'est pas le même nom et pas le même genre de jeu). Dans ce jeu, la princesse guerrière Xéna doit sauver son amie Gabrielle, qui a été enlevé par une sorcière maléfique afin d'être sacrifiée pour assouvir sa domination sur le monde. Il faudra donc enfiler sa petite tenue en cuir, ses spartiates et sortir l'épée de son fourreau en parcourant la Grèce Antique pour sauver votre amie.

On ne va pas se mentir : la Playstation fait parti de la première génération de console de salon à proposer des jeux en 3D. Ce fut une très bonne chose, faisant évoluer l'univers du jeu vidéo. Mais ce ne fut pas sans heurts... Beaucoup de jeux ne maîtrisant pas la technologie parfaitement sortir de terre, et Xéna fait parti de ce groupe. Bien que l'animation soit fluide, les graphismes sont assez moyens, parfois brouillons et quelques bugs caractéristiques à la 32-bits de Sony (trous dans les décors lorsque l'on tourne la caméra). La modélisation des personnages et autres méchants est assez « carrée », tout comme on peut voir des éléments de l'environnement coupés en angle droit... On crierait au scandale de nos jours, mais c'était malheureusement monnaie courante dans les jeux d'action lambda sur cette console. Et puis les petites cinématiques sont d'une laideur... J'espère que Mme Lawless n'a pas vu sa tête dans ces petites saynètes, sinon il est sûr qu'elle serait partie voir son chirurgien esthétique (en admettant qu'elle eut cru que sa tête dans le jeu soit identique à la sienne). Deux petits points sont quand même à conserver dans l'aspect graphique du jeu : des décors mis en transparence pour ne pas gêner l'action (bien que pas toujours automatique) et une vue à la première personne pour envoyer votre chakram, sorte d'anneau coupant ressemblant un frisbee vide. On peut aussi regretter l'absence de quelques scènes tirées de la série.

Le jeu comporte des musiques qui savent se faire discrètes, collant à un univers onirique qu'est celui de Xéna, mais ne donnant finalement pas assez de rythme aux phases de combat. De plus, elles restent constantes et pas dynamiques, ne s'activant pas en même temps qu'une phase d'action ou de suspense qui va suivre. Oui, je cherche un peu la petite bête, mais du coup l'immersion dans la Grèce Antique est un peu tronquée. Les bruitages sont en demi-teinte, certains sont plutôt bons (bruits lors des combats) et d'autres beaucoup moins, comme les bruits de pas ou de chutes.

Le jeu est doublé en anglais dans la version du test, mais existe aussi en français. Pour avoir testé les deux, je peux vous assurer que les fans de la série, et en règle générale, les joueurs, se sentiront outrés d'entendre des doublages aussi mauvais ! Dans les deux cas, ce ne sont pas les voix de la série, Xéna héritant même d'une voix lui donnant plus l'apparence d'une jeune demoiselle encore toute gentille, à l'opposé de la voix plus assurée et plus mature que l'on peut remarquer dans la série (VO et VF).

Le scénario assez minimaliste mais justifiant l'action (l'enlèvement de Gabrielle suite à la négligence de Xéna par une sorcière, qui veut la sacrifier afin d'avoir plus de pouvoir et assouvir sa domination sur le monde) est finalement peu présent dans la plupart des niveaux, laissant plutôt place à divers petits chefs, répandant la terreur, et quelques boss à abattre au fil de l'aventure. C'est après avoir battu ses boss (s'ils sont humains) que vous aurez quelques informations sur l'aventure principale, et en croisant quelques rares PNJ, même si la plupart vous parlerons de l'histoire dans l'histoire. C'est assez déroutant pour un joueur lambda, celui qui connaît un peu la série comprendra un peu, puisque les héroïnes s'éloignent souvent de leur quête pour aller sauver tel village ou tuer tel méchant. Malheureusement, avec cette progression, on a du mal à s'investir dans l'histoire et on se retrouve dans un beat'em all sans véritable histoire (alors que pourtant, elle est présente).

Pour un titre que l'on peut pour le moment considéré comme à peine moyen, la seule chose qui pourrait sauver ce titre d'un éventuel désastre, c'est la prise en main. Et suspense... Ca ne sauvera pas ce jeu. La prise en main est raide, aussi raide que l'animation de l'héroïne (et je parle bien de la guerrière). La répartition des touches n'est pourtant pas si mauvaise, avec X et carré pour les coups, O pour parer, triangle pour sauter et R1 pour viser (suivi de X pour lancer le chakram) et bien entendu les flèches pour se déplacer (ne fonctionne pas à l'analogique) avec L1 pour courir, mais quand on veut se déplacer, on remarque que c'est réellement une prise en main à l'ancienne, un peu trop d'ailleurs, manquant de souplesse pour se déplacer et sauter avec précision. Pour être plus parlant, en marchant normalement, on a l'impression de revenir trois ans en arrière avec Tomb Raider... Et bien entendu, pour ne pas aider, la caméra n'est pas très réactive et il faudra carrément s'arrêter avant de faire des déplacements un peu risqués afin de la régler (en appuyant sur la visée, elle reviendra automatiquement derrière vous, ou du moins au maximum (si un obstacle la gêne, elle se positionnera à côté).

Le jeu n'est pas fondamentalement difficile, même si la difficulté sera croissante au fur et à mesure que vous avancerez dans les niveaux. Vous trouverez souvent par terre des parchemins vous indiquant ce que vous pouvez faire en l'état, ce qui permettrait de débloquer une voix bloquée, comment atteindre un ennemi difficile... Une fois qu'on se fait à la prise en main, qu'on arrive à avoir le réflexe de bloquer les attaques (car les ennemis peuvent nous attaquer en même temps qu'on les touche) et qu'on a un peu de jugeote, on peut aisément progresser dans les niveaux. Niveaux d'ailleurs assez courts, car possédant peu d'exploration et beaucoup de combats au corps-à-corps ou à distance (par exemple contre des archers), on ne les verra pas passer (sans doute parce qu'ils se finissent bien souvent en cinq ou six minutes). Heureusement, pour corser un peu les missions, vous vous ferez souvent attaquer par plusieurs ennemis à la fois (jusqu'à trois simultanément), ce qui rend, certes, l'action parfois un peu brouillonne, sans pour autant la ralentir. Par contre, les chutes suite à un coup puissant encaisser risquent d'arriver dans ces moments là.

Le jeu est divisé en sept mondes eux-mêmes séparés en niveaux, souvent trois ou quatre avant de quitter la zone. Bien entendu, des boss viendront vous mettre des bâtons dans les roues, mais bien souvent, grâce aux multiples potions que vous trouverez sur votre chemin et qui s'activeront automatiquement lorsque vous perdrez de la vie, vous devriez les passer sans grande difficulté. La plus grande difficulté résidera souvent dans les tirs de chakram pour sauver des civils pris en otage, et les phases de plate-forme que vous devrez recommencer plusieurs fois, en admettant que vous compreniez le truc (quand il y en a un). Mais si vous êtes bien rôdé dans ces jeux d'action 3D d'époque, vous devriez pouvoir finir le jeu en 5-6 heures maximum, sinon un peu plus.

C'est rare que j'aille si loin dans les explications pour un test de la loose, mais vu qu'il s'agit d'une licence forte (enfin, les autres jeux testés avaient aussi plus ou moins une licence forte, mais là n'est pas la question), je vais essayer de dire si oui ou non le jeu respecte un minimum l'ambiance de la série.

Et bien après réflexion, je dirai qu'on est dans une adaptation correcte, sans pour autant être le jeu ultime de la série (même s'il y en a eu peu, donc si ça se trouve, il s'agit du meilleur, je n'ai pas testé les autres). Comme je l'ai dit plus haut, la trame de l'histoire est menée de la même manière que celle de la série (sans pour autant être la même, puisqu'il s'agit ici d'une histoire inédite), à savoir un fil rouge à suivre du début à la fin, mais entrecoupé de petite histoire avec ses propres buts et ses propres méchants. L'univers, bien que plus sombre que la série souvent chatoyante, retranscrit tout même de bonne manière une Grèce Antique en proie avec des forces maléfiques, aussi bien dans ses décors que dans ses ennemis charismatiques (comme par exemple, juste au dessus de ce texte, un cyclope géant, et vous n'avez rien vu). Il manque peut-être juste un peu de magie à tout cela. Enfin, l'immersion avec la série aurait pu être meilleure si les doublages auraient été ceux des véritables doubleurs (ou des acteurs). A noter la présence de quelques personnages récurrents de la série, forcément Xéna et Gabrielle, mais aussi Arès.

Verdict : après avoir tester Xena : Princesse Guerrière, les fans de la série auront des séquelles à leur cœur pendant des années. Les joueurs sur Playstation auront simplement mal au derrière.

bigvilo

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