Date de sortie : 1990

Éditeur : Titus Interactive

Genre : action

Support : Amstrad GX4000



Parmi les consoles oubliées par le temps, j'appelle celle qui l'a bien mérité : le Amstrad GX4000. Cette console, sortie en septembre 1990 en France, était une volonté de la part d'Amstrad, de surfer sur la mode des consoles de jeu de salon, qui fonctionne suffisament pour donner envie à la firme de se lancer dans ce marché prolifique.

Cette console 8-bits débarque dans les magasins à l'aube d'une nouvelle révolution qui s'annonce : les consoles japonaises 16-bits, avec notamment la Megadrive qui devrait arriver en France à peu près en même temps que la GX4000. C'est donc un pari osé de sortir une console au hardware qui commence à dater contre un gros de l'industrie.

Et ça n'a pas raté, la production de la machine s'est arrêtée moins d'un an après sa sortie, suite à des ventes calamiteuses : le score de 150000 ventes annoncé jusqu'à la fin de l'année 90 par Amstrad n'a été atteint qu'à la fin de sa commercialisation, un an plus tard. Pour dire, en mars 1991, lors de la décision de mettre fin à l'aventure, seules 13000 unités ont été vendues !

 

Les titres produits sur cette console sont essentiellement des jeux européens déjà sortis sur CPC, comme Klax, Operation Thunderbolt, Robocop 2, Pang... donc quelques titres alléchants. Malgré tout, il n'y a pas eu que des perles dans sa faible ludothèque. Preuve en est avec un jeu de Titus, nos chers français qui ont fait beaucoup de mal au monde du jeu vidéo par quelques titres qui ont traumatisés toute une génération (Superman 64, Roadsters, Hercules : The Lengendary Journeys) et Wild Streets.


Wild Streets est un jeu d'action en 2D sorti en 1990 sur Amstrad GX4000 ; il est sorti un an avant sur micro-ordinateurs. Il s'agit donc de la seule adaptation du jeu sur console. Le but du jeu ? Je me le demande encore... Enfin, vous êtes dans le New York de 1998 version future, et vous devrez sauver votre boss du baron de la drogue local qui s'est fait enlever à la suite d'une mission de reconquête de la cité.

 

Il faudra donc trouver votre cible et l'escorter vers le lieu où vous avez été héliporté, tout en continuant à neutraliser les ennemis qui occupent les rues et qui ne cherchent pas forcément à vous aider dans votre mission.


On ne va pas se mentir, en 1990, les graphismes 8-bits sur consoles sont bien rodés et les développeurs arrivent à contourner les limites techniques des consoles pour proposer de nouvelles manières de jouer et continuer à créer sur ces consoles, juste avant la sortie de nouvelles consoles plus puissantes. Et bien c'est bizarre, mais dans Wild Streets, je n'ai pas l'impression que des efforts aient été fournis pour fournir un jeu digne de son année de sortie et pour concurrencer les autres jeux de gros éditeurs. Le jeu est graphiquement daté, avec des sprites peu lisibles, des animations raides et saccadées et des couleurs bien trop criardes pour rendre le jeu sérieux aux vues de son scénario. Les décors sont assez peu variés et font plus pensés à une ville de province encore prospère plutôt qu'à un New York post-apocalyptique en proie aux guerres de gangs. Et il ne faut pas sortir de Saint-Cyr pour le remarquer : couleurs très chatoyantes, décors absolument pas délabrés et rues assez propres. Chacun à sa vision du futur ravagé, mais là, ça aurait été un minimum, surtout connaissant les clichés habituels du jeu vidéo. Et pour ce qui est des couleurs, on peut parler des limites techniques de la console, mais pour donner un exemple flagrant : vous voyez Total Recall sorti la même année sur NES ? Même si les bâtiments ne sont pas en mauvais état car le futur n'est pas ravagé ici, l'univers reste tout de même assez sombre ; ensuite, pour la qualité du titre... Mais ça reste tout de même un comparatif intéressant où les développeurs font un minimum d'efforts, et les développeurs de Wild Streets qui se laissent vivre.

 

Les musiques, ou plutôt la musique du jeu, est ultra-répétitive au possible, d'un côté, on l'entend en boucle tout au long des plans de jeu, avec une seule petite mouvance lorsqu'on finit une zone. Le rendu est absolument horrible, on se croit dans un jeu datant d'avant 1985, et pas forcément les meilleurs. Si c'est le maximum que peut faire la console, il y a clairement du souci à se faire, mais bon, on n'est plus à ça près. Et comble du malheur, les bruitages font même pire que la musique, avec, lorsqu'on les entend, un rendu proche de la flatulence. C'est réellement moche, de plus, les bruitages pour les coups de feu et les coups de poing / pied sont les mêmes ! Bref, un nouveau point de bâclé sur ce jeu...


Pour ce qui est de l'histoire, on est plongé dans le New York du futur en 1998 (oui, le jeu est sorti en 1990, suivez un peu!), en proie aux guerres de gangs et à la drogue. « The Boss », chef de la CIA, décide d'intervenir et fait plusieurs raids pour récupérer des armes et des munitions possédés par les dissidents, mais celui-ci se fait enlever par les barons locaux de la drogue. Votre mission est de sauver The Boss, armer de votre Magnum et de votre panthère de compagnie, et de le ramener en lieu sûr.

Un scénario tout à fait correct pour un beat'em all, rien de révolutionnaire mais rien d'inquiétant non plus. Le seul reproche que je pourrais faire au scénario, c'est qu'il ne colle pas avec le décor, ou plutôt l'inverse. Du coup, si le jeu se déroulait dans une petite zone pavillonnaire envahie par des pickpockets qui auraient voulu voler vos économies, on y aurait vu que du feu !

 

La console disposant d'une manette basique avec un pavé directionnel et deux boutons, dur de faire un gameplay évolué même si c'est possible). En tout cas, on ne demande pas non plus énormément à un beat'em all : on se déplace avec les flèches, celle du haut permet de sauter (utile pour esquiver un combat) et celle du bas permet de se mettre en position de combat au corps à corps. Le bouton 1 permet de tirer avec votre arme, tandis que le 2 permet de donner coups de poing et de pied. Il semblerait qu'il y ait un moyen de recharger son calibre, mais j'ai eu beau tout testé, je n'y suis pas arrivé. Classique, même si on aurait aimé ne pas avoir à passer par la flèche du bas pour activer la garde et pouvoir attaquer à main nue : ça fait perdre du temps et c'est extrêmement lourd. Et il n'y a pas que ça qui est lourd : les déplacements du personnage le sont aussi, à croire que la CIA a envoyé le plus gros mangeurs de beignets de l'équipe (avec 20 records annuels d'affilés). On pourra aussi admirer la lenteur dans le dégainage du flingue de l'agent, ainsi que dans ses sauts.

On peut également regretter que les fins de zones ne soient pas bloquées par un boss (ici, ce n'est qu'un affrontement normal avec obligation de battre les deux ennemis sur l'écran), que la panthère, qui aurait pu être un élément important dans la tactique de combat ne soit là presque que pour faire joli (elle n'attaque qu'une fois tous les 36 du mois sans que l'on puisse contrôler cette attaque) et qu'il n'y ait pas de continue lorsqu'on perd, surtout qu'on ne récupère pas d'énergie. Enfin, pour couronner le tout, vous pourrez faire de jolis passages à travers vos adversaires, tel un fantôme. Ils vous ont pas verni les développeurs ?!


J'avoue avoir bien ri lors de mes premières parties de Wild Streets à propos de l'intelligence artificielle dont le jeu dispose. Vous vous souvenez quand je parlais de fantôme un peu plus haut ? Si vous ne vous en souvenez pas, vous avez la mémoire d'un poisson rouge, arrêtez de lire ce test ; pour les autres, sachez que c'est presque ce qu'on est. Les ennemis, qui veulent pourtant votre peau, ne vous attaqueront presque jamais, il n'y a, en général, qu'un seul méchant sur huit qui vous attaquera, et ce, même si vous attaquez ceux qui sont juste là pour regarder. La plupart vous laisseront passer à la zone suivante, sans même vous menacer ou réagir avec pas mal de retard. Attention quand même, ils doivent être tous shootés à la méthamphétamine, car certes, il y a des gars qui doivent avoir pris un bon fix' pour vous laisser passer comme si de rien n'était, mais d'autres auront des réactions plus nerveuses, limite excitées du bouton, et vous taperont plus vite que leur ombre. Mais bon, si certains s'excitent trop, une bonne dragée dans les gencives et on en parle plus.

 

Je ne saurai vous dire si le jeu est long, je ne suis pas allé au bout, d'une part parce qu'il arrive à un moment où l'on perd (et qu'on ne peut pas continuer je vous rappelle) et d'autre part parce que je n'avais pas envie de continuer cette aventure lente et monotone. Mais le jeu ne doit pas être bien long pour qui s'y accroche (environ 20-25 minutes, comme un jeu d'arcade).

 

Mais le fait le plus navrant dans ce jeu, outre que le jeu soit plus moche qu'un jeu sur console portable ou qu'il soit une pure daube, c'est le fait que la toute première partie du jeu pourrait faire penser à un jeu raciste. Pourquoi ? Parce que la première partie du jeu vous met dans la peau d'un blanc armé... qui doit tirer sur des blacks sans arme ! Si ça c'est pas du racisme, ça s'en rapproche (il suffit de voir le four qu'avait reçu Resident Evil 5...). Mais si on se penche un peu sur le jeu, on se rend compte que ce n'est que pour la première partie, les blonds, les basanés et les bruns reprennent leur droit de se faire mettre sur la gueule par la suite. On a échappé au pire...


Verdict : Wild Streets sur Amstrad GX4000 par rapport à la version Amiga est un peu ce qu'est la Tribu de Dana pour la Bretagne : une sacrée sodomie.

bigvilo

Retrouvez l'émulateur et la rom du jeu sur Amstrad GX4000 chez notre partenaire

Émulateur: http://www.gametronik.com/site/emulation/GX4000/

Rom: http://www.gametronik.com/site/fiche/GX4000/Wild%2520Streets/

jeux collector retrogaming collection jeu jeux video collectionneur musée sega nintendo sony atari microsoft lenny shintracteur vaergas collector import Sony Playstation 3 (PS3), Playstation 2 (PS2), PSP, PSone - Nintendo Wii / Revolution, DS Lite, DS, Gamecube, Nintendo 64, Game Boy Advance SP, GBA, Gameboy, SNES Microsoft Xbox, Xbox 360 (X360), Windows Vista, Windows XP - Sega Dreamcast, Saturn, Master System, Game Gear - N-Gage QD, Neo Geo, GP32, GP2X, Gizmondo, Atari, Amiga, Amstrad