Éditeur : Outside Directors Company

Année : 1998

Support : Playstation



On ne le dira jamais assez : la drogue, c'est mal (m'voyez) ! Et les exemples pour le prouver ne manquent pas, regardez par exemple dans les séries ou le cinéma sur grand écran : ils vous font envie les toxicomanes accrocs à la meth' dans Breaking Bad ? Est-ce qu'Harry et Tyron de Requiem for a Dream vous donnent envie de consommer de l'héroïne ? Non, c'est bien ce que je pensais. On vous parle peut-être d'un état d'euphorie ou d'une quelconque vision de l'univers lors des shoots, mais est-ce que ça vaut vraiment le coup de se ruiner et de ruiner sa vie pour approcher les étoiles ?


En 1998, des développeurs qui devaient consommer des drogues pas très nettes ont eu la géniale idée de proposer une expérience proche de la prise de stupéfiants, ou du moins une expérience vidéoludique qui se rapproche de cet état sans forcément le dire, sur Playstation. Sorti uniquement au Japon (et je pense que ce n'est pas plus mal, le jeu n'aurait pas trouvé son public ici, car personne ne se drogue...), LSD : Dream Emulator pourrait être un bon moyen de sevrage à toute drogue... voir à tout jeu vidéo.




LSD : Dream Emulator est un jeu... un jeu... qu'est-ce qu'un jeu après tout ? Si ce n'est qu'un affichage graphique sur un écran, où l'on peut se déplacer librement, mais sans objectif précis, aides ni même logique, est-ce qu'on peut appeler ça un jeu ? Difficile de classer ce jeu dans une catégorie, difficile même de le classer parmi les jeux vidéo. Dans LSD, vous devrez... faire... aller... pour être franc, le but de ce jeu est de se balader dans divers environnements issus du carnet de notes des rêves de Hiroko Nishikawa, un des membres de l'équipe de Asmik Ace Entertainment, le studio de développement du jeu. A chaque fois que vous toucherez un élément du décor, vous passerez dans un autre environnement de rêve, et vous vous réveillerez au bout de dix minutes ou si vous tombez dans le vide. Viendra ensuite une sorte de tableau d'évolution de votre rêve.



Ca va être très dur de juger LSD : Dream Emulator sur tous les points que j'aborde d'habitude, car on ne peut le voir comme un jeu mais plutôt une expérience, où l'on ne cherche pas le défi, la difficulté ou une histoire intéressante, mais plus du ressenti, du feeling comme dirait nos amis d'outre-Manche et d'outre-Atlantique.





Etant donné qu'on est face à un rêve, ne vous attendez à des décors à tomber par terre, avec des milliers de détails et des éléments à découvrir. Comme pour un rêve, LSD dispose de décors assez épuré, simpliste et pas vraiment compréhensible, on reste dans le flou de ce que l'on voit. Sommes dans la rue, dans un jardin, perdu dans une steppe ? On se pose la question à chaque moment. Le jeu n'est que très peu détaillé, et ce ne sont pas les quelques éléments que l'on croisera ça et là qui rattraperont le tout. Car en plus de croiser peu d'êtres vivants et objets, ceux-ci sont très moches, même pour 1998.

La distance d'affichage à l'écran n'est pas géniale, et c'est bien dommage, car ça aurait pu donner un certain standing au jeu. Mais rappelons que c'est un rêve à vivre et que nous sommes sur Playstation première du nom, ce qui fait qu'il faut laisser une part de mystère et laisser un peu de temps à la console pour nous montrer ce que le jeu veut bien donner.

A noter aussi que le jeu se déroule à la première personne pour mieux s'identifier et mieux rentrer dans le jeu, et aussi mieux voir des graphismes en retard sur leur temps, rappelant plus 96 que 98.


Selon les zones de rêves où vous vous trouvez, la musique peut changer voir disparaître. Et ça varie du moyen je commence à baisser le son à "WTF ce bordel, c'est quoi cette musique ?!". En effet, rêve oblige (bon, ils ont bon dos les rêves, faut arrêter de leur donner des excuses maintenant), on tombe à chaque fois sur des musiques psychédéliques indéfinissables, à la limite de l'insupportable et de la crise de nerf. Et vu le nombre conséquent de zones de rêves à trouver, le nombre de musiques va de pair, vous aurez du mal à entendre deux fois la même une fois que vous aurez démarrer une partie. Avec tout ça, on a réellement l'impression, non pas d'être dans un cycle de sommeil, mais plutôt d'être sur une plage, entouré d'inconnus, après avoir consommer une pilule avec un logo bizarre de dessus. Mais pour ceux qui veulent prolonger l'expérience, sachez qu'en marge de ce jeu et dans le même esprit, deux compilations de disque de musiques nommé LSD & Remixes sont sortis le même jour que le jeu.

Et pour ce qui est des bruitages, vous entendrez ceux de vos pas, qui s’accéléreront si vous courez (et accéléreront votre mal de crâne par la même occasion), et cet affreux bruit au menu principal, semblable à un pet un peu gras retenu. Un peu light, mais vu le contenu du jeu, difficile d'en rajouter.



Le scénario... le but du jeu... Oubliez, ce sera plus simple. Comme dit un peu plus haut, ce jeu est plus une expérience à ressentir, comme un complément à vos rêves, plutôt qu'un jeu vidéo à proprement parler. Ce que vous vivrez, ce que vous verrez, vous l’interpréterez comme vous voulez, et vous serez le seul à pouvoir le faire ainsi. Si on pouvait donner un but à LSD, ce serait de vous permettre d'explorer les rêves de Hiroko Nishikawa et de pouvoirs s'en souvenir, en visionnant parfaitement tous les éléments qu'il comporte., comme une revanche sur les vôtres que vous n'avez pas pu apprécier. Certains crieront au chef d'œuvre, à l'avant-gardisme du titre et à son génie, d'autres crieront au scandale devant le vide sidéral de contenu du titre.



La prise en main du jeu est extrêmement simple : on se déplace avec les flèches de la manette, et, comme à l'époque (vu que la prise en main « FPS » n'était pas encore imposée sur les jeux console), on tourne avec les flèches gauche et droite. On ne peut pas faire de pas de côté donc, mais ce n'est pas nécessaire. Carré et triangle permettent de regarder vers le haut ou le bas, le temps que l'on appuie sur les boutons. Et X permet de courir si on se déplace en même temps. Et... c'est tout, pas de fioriture, ce n'est pas nécessaire.

En ce qui concerne le gameplay, on peut remarquer que le personnage est lent et très lourd, à la limite du désagréable. De plus quand il court, la caméra bouge énormément de haut en bas, devenant presque nauséeux. On peut aussi citer la gestion de la caméra pour regarder en haut et en bas, car on est obligé de rester appuyer sur le bouton pour regarder à tel ou tel endroit. Ca peut paraître bête, mais si on veut se déplacer en regarder tel endroit, ça fait un bouton en plus à appuyer (alors avec la touche pour courir, on s'emmêle un peu les doigts). Enfin, ne pas oublier que chaque contact avec le décor vous fera changer de rêve, ça peut être rageant par moment, mais ce sera aussi salvateur.



Un « niveau », ou plutôt une nuit, dure jusqu'à dix minutes, ou vous pouvez vous balader où vous voulez et dans chaque élément de rêve que vous trouverez. Au bout de ces dix minutes, vous verrez un graphique incompréhensible qui sera une sorte de résumé de votre nuit et des précédentes. Ensuite, vous pouvez continuer ou nom, comme vous le sentez (et s'il reste encore un peu de produit pour que vous ne vous rendiez pas compte de ce que vous êtes en train de faire). Au bout de quarante jours in-game, une nouvelle option verra le jour dans le menu principal, nomme Flashback. Cette option vous permettra de revivre les rêves que vous avez fait ; c'est bien souvent le seul moyen de retrouver certains rêves que vous aviez apprécié. Après, libre à vous de continuer comme bon vous semble, même si passer l'effet de surprise et de découverte, vous appuierez sur le bouton Power de la console.



Que dire de plus sur ce titre ? Mis à part son intérêt limité pour qui n'a pas des délires spéciaux, c'est un véritable OVNI de la console, entre foutage de gueule pour 90% des joueurs et originalité à découvrir pour le reste. Mais soyons franc, si on avait acheté ce jeu à sa sortie moyennant l'équivalent de 350 francs en yens, on pouvait se sentir... baisé, oui c'est le terme que je cherchais.



Verdict : après ce jeu à l'intérêt discutable, j'espère que LSD : Dream Emulator vous aura permis de lâcher la came.

bigvilo



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