Éditeur : Raya Systems

Année : 1994

Support : Super NES


"Le tabac, c'est tabou, on en viendra tous à bout !" Si vous vous souvenez de cette citation du film "Le Pari" avec Didier Bourdon et Bernard Campan, c'est que le message est passé et que maintenant vous n'êtes plus fumeur, en admettant que vous l'ayez étiez. On ne le dira jamais assez, fumer c'est mal, c'est mauvais pour la santé et ça coûte bien trop cher pour se rapprocher de la porte de sortie de notre monde. Et ça ne sert à rien de vous cacher, je vous vois derrière votre écran, à pester contre les ados de 12-13 ans qui passent leur temps libre une clope au bec, mais vous faisiez quoi à l'époque, avec les brunes de vos parents ?! Voila, vous comprenez maintenant que le problème ne date pas d'hier et qu'il faut traiter le problème à la racine, car les méchants producteurs de cigarettes ne cesseront de nous en vendre, et ce, dès le plus jeune âge.

 

Craig Conder, connu pour sa version Amiga de Jack Nicklaus Greatest 18 Holes..., aidé par Sculptured Software, ont eu l'idée de sortir un jeu pour essayer de faire réagir les jeunes générations dans la première partie des années 90. Et plutôt que d'utiliser des pubs choc qui, malheureusement, font plus rire par leur médiocrité et leur manque de réalisme que réagir, ils ont décidé d'attaquer sur un terrain connu et influent pour les jeunes : le jeu vidéo. C'est pourquoi en 1993 sorti sur Super Nintendo aux USA seulement Rex Ronan Experimental Surgeon.


Rex Ronan Experimental Surgeon est un jeu d'action en 2D sorti en 1994. Dans ce jeu, vous incarnez Rex Ronan, un médecin qui travaille sur un projet expérimental en terme de soin des causes du tabagisme (et qui sans nul doute, s'étendra au domaine médical au sens large si son expérience réussie), en se réduisant à une taille minuscule pour entrer à l'intérieur des patients et ainsi corriger les problèmes à la source. Son patient du jour est Jake, un homme comblé qui travaille chez la Blackburn Tobacco, une entreprise qui fabrique des cigarettes, qui l'a incité à fumer depuis les quinze années où il y est. Aujourd'hui sur le point de mourir à cause du tabagisme, il faut impérativement le sauver pour qu'il puisse parler au plus grand nombre des problèmes liés au tabac. Mais la Blackburn Tobacco avait prévu toute éventualité, et via ses cigarettes, a introduit bon nombre de micro-robots pour protéger les zones cancéreuses.

 

A vous de vous introduire dans le corps de Jake et de le soigner à temps, tout en évitant de faire de son corps votre tombeau, ce qui, soit dit en passant, est assez bizarre et peut être mal compris...


Autant dire les choses comme elles sont, pour 1994, on pouvait s'attendre à largement mieux. La SNES a déjà montré ce qu'elle a dans le ventre avec bon nombre de jeux, que ce soit en 2D ou en 3D via le mode 7. Mais Rex Ronan déçoit énormément. Tout d'abord par des graphismes un peu datés, qui manquent de précision et sont parfois même brouillons : vous verrez quand vous serez dans les poumons, c'est chargé comme si vous aviez une bronchite. Notre héros est modélisé de manière assez moyenne, mais on a vu pire, surtout qu'on remarque très bien son arme de destruction massive de goudrons et autres cellules cancéreuses. Par contre, en ce qui concerne ses mouvements, Rex est à peu près aussi souple qu'un manche à balai en chêne, que ce soit pour sauter ou même pour viser avec son arme ; même dans Extreme Ghostbusters (inspiré de la série animée de 1997) sur Gameboy Color, où pour capturer ou détruire les fantômes les héros doivent tirer avec leur flingue en orientant leur laser, le mouvement est plus souple et plus agréable pour le joueur, alors que le jeu est assez moyen. Les ennemis robots manquent d'originalité (et puis des robots dans un corps humain... déjà qu'un mec dans un autre, ça peut devenir grivois, mais s'il y a une tonne de robots en plus...) et sont assez peu nombreux. Et puis surtout, pourquoi des robots ? Le méchant ici, c'est le tabac, alors pourquoi ne pas avoir donné vie aux cellules infectées ou au goudron auxquels on fait la chasse ? Ca aurait en même temps permis de ne pas avoir ces énormes zones à laver qu'on arrive jamais à avoir à 100% car les lasers ne sont pas assez précis, ou parce que les hitbox sont mal gérées. Point sympa tout de même, les plans fixes pour l'histoire, ainsi que les passages en vaisseau pour rejoindre les différents organes, bien qu'un peu vides d'ennemis.

 

Les musiques sentent bon les films d'action/science-fiction des années 80, avec de la basse et des riffs de guitare typiques du genre. Les nostalgiques apprécieront, les autres trouveront que pour un jeu du milieu des 90's ça fait un peu daté, et ils n'auront pas tort. Mention spéciale pour le bruitage de notre fusil-laser qui ressemblent à s'y méprendre à un raclement que bouche avec de l'eau une fois notre brossage de dents terminé. Comme pour les graphismes, le reste est moyen, et la SNES peut largement faire mieux que le rendu final de ce jeu.


Rex Ronan Experimental Surgeon se joue à la manière d'un jeu d'action 2D d'époque : on avance avec les flèches, on utilise notre rayon avec A, B permet de sauter (et ça servira souvent) quand on est à pied et X et Y permettent de donner des coups de pieds pour le combat au corps-à-corps (mais n'enlèvent pas les éléments nuisibles du corps du sujet). Même si les sauts sont un peu lents (et parfois même totalement imprécis) et le coup de pied pas aussi rapide qu'on le voudrait quand les machines s'approchent, c'est assez sympa de pouvoir utiliser son laser à 360° autour de soi pour atteindre les ennemis qui ne sont pas au même niveau que nous, mais aussi les éléments néfastes. Mais ce laser n'est pas fiable à 100% puisque quand on regarde les zones à effacer et notre utilisation du laser, il reste toujours quelques points noirs qui n'ont pas été éliminés alors qu'ils auraient dû l'être, ce qui peut être rageant pour celui qui veut entièrement soigner notre ami.

Le jeu dispose de quelques éléments intéressants : par exemple, quelques smart bombs sont présentes dans les niveaux, pour se défaire facilement de tous les ennemis alentours. On passe dessus pour les activer, et dans le bandeau défilant situé en haut de l'écran, on a une question concernant le tabac, du genre "peut-on nous obliger à fumer ?" ou "est-ce que, comme dans la fumée des pots d'échappement, il y a du monoxyde de carbone dans la fumée de cigarette ?", histoire d'éduquer un peu nos têtes blondes sur les légendes et autres vérités sur le tabac. Et si vous repassez dessus, cela veut dire que vous répondez positivement à la question ; si vous avez la bonne réponse, la smart bomb s'activera, mais si c'est la mauvaise, votre barre de vie diminuera fortement. A noter que pour éviter de petites erreurs d'inattention, ces bombes peuvent être retirer dans les options avant de commencer à jouer.

 

L'histoire est assez originale et digne d'un film de science-fiction, avec cette histoire de rapetissement à l'extrême pour soigner une cause perdue de l'intérieur, mais tout en restant dans le réalisme avec une cause de maladies, de cancer et décès encore trop présente aujourd'hui : le tabac. Alors certes, on peut pointer du doigt quelques énormités dans l'histoire, par exemple des robots offensifs présents dans le tabac qui sont rentrés dans l'organisme de Jake, et on peut aussi se demander comment ce vaisseau est lui aussi rentré dans le corps du malade, mais le principal projet de cette histoire est de faire comprendre à la masse que le tabac et les techniques de vente des grandes compagnies de la nicotine sont agressives et font tout pour nous prendre notre argent en nous bousillant la santé.


Le jeu n'a rien de compliqué, surtout que vous n'êtes pas obligés de soigner à 100% notre ami dans chaque niveau ni tous les ennemis (même si certains au bout du niveau devront l'être pour compléter la zone). Mais vous vous en doutez, il y a toujours un hic : des machines qui s'acharnent sur vous par moment en sachant que vous n'avez pas de frames d'invulnérabilité lorsque vous êtes à terre ou vous relevez, et, comme je l'ai dit plus haut, des lenteurs (voir des lourdeurs à ce niveau là) lors des mouvements et attaques de notre personnage feront que le combat ne sera jamais gagné d'avance.

 

Rex Ronan se compose de huit niveaux (six si on ne compte les petites phases en vaisseau comme un seul), partant de la bouche pour passer aux poumons, aux artères et finir dans le cerveau, qui a lui seul est presque aussi long que le reste du jeu ! Après quelques parties, pour bien comprendre comment se passe le jeu et les niveaux, vous arriverez à finir le jeu en moins de 90 minutes, ce qui est donc un peu court, surtout qu'il n'est pas nécessaire de recommencer cent fois pour arriver à ses fins (et sans continue illimités). Attention quand même à ne pas se prendre pour un super-héros et de foncer tête baissée dans la mêlée bien sûr, sinon le tabac sera plus fort que vous...

 

A noter pour ceux qui n'aiment pas l'anglais (et aussi pour toucher plus de monde), le jeu est également traduit en espagnol. La lutte contre le cancer n'a pas de frontière...


Verdict : Rex Ronan Experimental Surgeon a voulu traiter d'un sujet important en passant par la case jeu vidéo, et ce fut une bonne idée. Elle aurait pu être meilleur si le contenu, notamment la prise en main et les graphismes, avait été plus soigné et accrocheur.


bigvilo


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Émulateur: http://www.gametronik.com/site/emulation/snes/

Rom: http://www.gametronik.com/site/fiche/nisnes/Rex%2520Ronan%2520-%2520Experimental%2520Surgeon%2520%2528USA%2529%2520%2528En%252CEs%2529/

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