Éditeur : Atari

Année : 1982

Support : Atari VCS 2600


Quand on regarde loin dans le rétroviseur du jeu vidéo, c'est-à-dire fin des années 70 – début des années 80, il n'y a qu'un seul véritable refrain qui revient : l'arcade. Une période de prospérité pour cet "effet de mode" qu'est le jeu électronique comme on pouvait dire à l'époque, avec bon nombre de titres sortis dans les salles enfumées qui ont fait la légende et la réputation de pas mal d'éditeurs et développeurs de jeux, comme Taito, Namco, Midway ou Irem. Mais s'il y en a bien un qui sort du lot, de par sa créativité mais aussi par la qualité de ses jeux, c'est Atari.

 

C'était une période faste pour la firme, avec bon nombre de sorties à cette époque, qui gagnaient facilement de la notoriété auprès du public (par exemple Pong, Asteroïds, Battlezone, Breakout, Centipede, Missile Command... la liste est longue), au point qu'il y avait la queue à ces bornes là pour y jouer ! Mais Atari n'a pas fait que des jeux d'arcade à cette époque là, la firme s'est également lancé dans le juteux filon du jeu vidéo domestique, avec son Atari VCS, sortie en 1977 aux Etats-Unis. Cette console permettra à beaucoup de personnes de s'essayer dans des versions plus cheap aux succès de l'arcade, sans avoir besoin de sortir de chez soi (sauf pour aller acheter le jeu). C'est ainsi qu'en 1982, période où la 2600 est au sommet de sa gloire, que sort Pac-Man sur les téléviseurs couleurs des foyers du monde entier.


Sortie à l'origine en arcade et édité par Namco (Midway en Amérique du Nord) dans le courant de l'année 1980, Pac-Man arrive sur Atari VCS en mars 1982, et cette version sera édité et développé en interne par Atari. Dans ce jeu, Pac-Man, un personnage rondouillard tout jaune doit ramasser des pac-gommes dans un labyrinthe pour gagner des points et passer au niveau suivant. Mais il sera empêcher dans sa quête par des fantômes, nommé Blinky, Poinky, Inky et Clyde, qui le chasseront jusqu'à le toucher. Mais il peut se sauver de cette situation en avalant des pac-gommes spéciales, qui se trouvent aux extrémités du labyrinthe, et qui lui permettent d'éliminer les fantômes en les touchant.


Pour ceux qui connaissent la version arcade du jeu, que l'on peut juger de "simpliste" avec nos critères actuels, le gap avec la version console est extrême. Ici, tous les fantômes sont de la même couleur et clignotent constamment (quoi?!), il faut regarder leurs déplacements pour savoir qui est qui (donc impossible de préparer sa stratégie de déplacements rapidement selon la situation), les pac-gommes étant à l'origine des points deviennent des traits assez grossiers, tout comme les spéciales qui devient de gros carrés roses qui ne donnent pas très envie d'être avalés... On oublie également les fruits qui nous rapportent des points, à la place on a le droit à un carré jaune qui donne l'impression d'être un œuf au plat pourri dans un emporte-pièce carré pas très engageant. On rajoute à cela des couleurs ternes, des animations en deux temps (et encore, juste pour notre héros quand il bouge et quand il se fait toucher) et surtout une aire de jeu qui ne ressemble absolument pas à l'original, du fait du passage de l'image de la verticale à l'horizontale il est vrai.

 

J'ai limite envie de passer la partie sonore du jeu. Pas parce qu'il n'y a rien à dire, encore une fois, on pourrait en parler, mais ce serait enfoncer une porte ouverte. Le chipset son de la VCS est juste archaïque, et même à l'époque c'était du matos cheap. Et en plus de ça, les différents choix sonores vont donneront envie de vous suicider assez rapidement : une petite boucle lors du début d'un niveau, qu'on ne peut considérer comme une musique tellement c'est pauvre, les bruits de Pac-Man lorsqu'il avale une pac-gomme rappelle le bruit qu'on avait dans le jeu Pong, mais sur les consoles qu'on pouvait acheter à côté des magnétoscopes dans les grandes surfaces. Rien à voir avec ce qui se fait sur la version arcade de Namco à l'époque donc... Enfin, pour les derniers bruits qu'on entendra avant de couper le son définitivement, celui lors de la période d'invincibilité est un ton plus haut et n'est pas du tout agréable à l'oreille, le seul qu'on pourrait à la rigueur toléré est celui qu'on entend au moment où notre boule jaune touche un fantôme lors de sa période d'invincibilité car très court, une sort de "poc !" qui pourrait ressembler à l'idée qu'on se fait d'un fantôme qui disparaîtrait en une fraction de seconde devant nous.


La prise en main des jeux d'époque étaient très simples à l'époque : un bouton, un stick et c'est parti ! Et bien là, c'est encore plus facile : un stick, et here we go ! En effet, pas besoin de bouton ici, on a juste à déplacer Pac-Man dans l'aire de jeu, il avale automatiquement les gomme sur lesquels il passe.

Alors on peut tout de même regretter que parfois, quand on pensait que la gomme (ou le trait, parce que si je dis la ligne, ça risque d'être mal interprété) était acquise et qu'on lance un demi-tour pour changer de zone et aller en chercher d'autres, on a le malheur de voir qu'elle n'a pas été prise. Et pour les mauvaises langues, je ne parle pas des doubles, comme les trois qu'on peut voir au dessus de la zone de récupération des fantômes ; non, je parle bien des classiques, celles qui sont présentes partout. Mais du coup, ça fait un peu la même chose avec les fantômes... mais dans l'autre sens. Quand nos ennemis se rapprochent et qu'on veut les éviter en tournant dans une nouvelle allée, on se rend compte qu'on se fait toucher alors qu'au moment où l'image s'arrête pour l'animation de mort, on voit bien qu'aucun pixels ne se touchent entre les deux personnages. Ca ne « fonctionne » dans ce cas que lorsqu'on est à un changement de chemin, le reste du temps, on se fait vraiment touché. A noter aussi le temps interminable que met notre personnage pour passer du haut vers le bas de l'écran (et inversement) dans le passage prévu à cet effet ; heureusement que c'est le cas aussi pour les fantômes, sinon il y avait de quoi crier au scandale.

 

Pour le scoring, une gomme donne un point, un fantôme 10 points et le fruit 100. On regagne une vie à chaque tableau terminé. Du scoring classique, de toute façon, il n'y a pas de tableau de high score dans ce jeu, pas moyen de mettre une pseudo en trois lettre à la fin de la partie pour que le suivant essaye de le battre, donc aucun intérêt si ce n'est sa satisfaction personnelle jusqu'à ce que la console soit éteinte.

 

Le but du jeu consiste à avaler des pac-gommes dispersées dans toute l'aire de jeu sans se faire toucher (et si possible en ramassant les gommes spéciales pour neutraliser les fantômes et gagner plus de points) pour passer au niveau suivant, où il faudra faire de même. Pas de scénario, à l'époque il suffisait juste d'un pitch simple comme je viens de vous le faire pour justifier la partie, jeu d'arcade oblige (où on ne reste pas forcément des heures à la suite dessus).


Pour ce qui est de la difficulté, il est possible de finir les niveaux sans avoir de chemin prédéfini ou de stratégie, juste un peu de skill et de lecture du jeu, comme pour le jeu original. D'autant plus qu'il est possible de récupérer une vie à chaque fois qu'on termine un niveau, on peut accumuler et faire en sorte que l'erreur soit permise, sans pour autant que la partie soit vite écourtée. Malgré quelques bugs de hitbox (voir plus haut), il faut noter des patterns différents pour les fantômes, comme s'ils avaient leur propre conscience :

  • Blinky suit Pac-Man où qu'il aille ;

  • Pinky anticipe les mouvements du joueur ;

  • Inky n'attaque que de temps en temps ;

  • Clyde se déplace au hasard dans l'aire de jeu.

 

On est donc à tout point identique à la version arcade sur le point de l'intelligence artificielle. C'est bien le seul point d'ailleurs. Enfin, pour ceux qui veulent toujours plus de défi, je rappelle qu'il est possible de changer de difficulté directement sur la console, et là les parties deviennent vite infernales et rageantes.

 

Si on omet tout, c'est-à-dire les graphismes catastrophiques, les bruitages à couper le son de sa télévision et les hitbox pas top, on se retrouve devant un jeu d'arcade à scoring pur, où la partie peut se solder sur un game over en vingt secondes, ou alors durer toutes l'après-midi. Il vous reste à voir si vous êtes un mania du score pour partir jouer au chat et à la souris avec des fantômes... si vous arrivez à omettre tout ce que j'ai cité juste avant !


Verdict : cette adaptation sur Atari VCS du titre légendaire qu'est Pac-Man ne convainc pas du tout et provoque la grogne des acheteurs, malgré un succès commercial. J'espère juste que les 12 millions de copies créées, plus importantes que le nombre de consoles produites, n’entraînera pas de crise en interne dans le monde du jeu vidéo encore récent...


bigvilo


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Émulateur: http://www.gametronik.com/site/emulation/atari_2600/

Rom: http://www.gametronik.com/site/fiche/atari_2600/Pac-Man/

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