Éditeur: THQ
Année: 15 décembre 2000
Support: Playstation
Quand on parle d'adaptation de bandes dessinées en jeux vidéo, on pense tout de suite aux titres comme Astérix, Tintin, Mickey ou encore Lucky Luke. Les titres dérivés des albums respectifs ont généralement été des titres très proches de l'univers des BD tant au niveau graphique que pour l'ambiance, avec une difficulté qui est souvent supérieure à la moyenne. Ce n'est donc pas rare de voir ces jeux se vendre comme des petits pains auprès des adeptes ainsi que du grand public, adepte occasionnel des diverses aventures des héros imaginaires.
Mais connaissez vous Danger Girl, comic américain sorti à la fin du XXème siècle, mettant en scène trois jeunes femmes à forte poitrine réunies dans une organisation d'agents secrets ayant pour mentor un certain Deuce. Ça ne vous rappelle rien? Ça devrait, car il s'agit d'une sorte d'hommage aux James Bond-girls, passant cette fois au premier plan. Il ne s'agit peut-être du comic le plus connu au monde, mais il l'est suffisamment pour que les héroïnes aient pu participer à un épisode avec un certain Batman. Un jeu fut même adapté de leurs histoires en 2000 sur Playstation, tout simplement nommé Danger Girl.
Dans ce jeu d'action à la troisième personne, vous pourrez incarner une des trois héroïnes du comic, que sont Sydney Savage, Abbey Chase ou JC, afin de contrecarrer les plans de Major Maxim, le méchant de l'histoire, qui souhaite détruire le monde, rien que ça. Pour vous aider dans votre périple constitué de 12 niveaux divers et variés, vous serez aidés par les conseils avisés de Deuce, votre boss, ainsi que d'armes plus puissantes les unes que les autres (mitraillette, lance roquettes, fouet...) dont certaines sont propres à chacune des héroïnes. Nos femmes fatales n'auront donc pas d'excuses si elles échouent dans leur mission, donc pas de «je me suis coupé un ongle» ou «mon talon s'est cassée»! Vous devrez remplir différents objectifs à chaque fois, comme faire exploser des zones, retrouvez tel ou tel objet, faire cuire un rôti ou encore aller d'un point à un autre.
Passée cette brève explication du jeu, rentrons dans le vif du sujet, le jeu en lui même. La vidéo d'introduction nous met dans l'ambiance : des explosions, des nanas avec une poitrine qui provoquera des réactions chimiques chez nos amis pré-pubères et dont on est en droit de se demander comment elles n'ont pas de problèmes de dos avec. En général, c'est mauvais signe ce genre d'introduction, et pour la peine, ça n'a pas raté.
Direction l'action, la vraie: chaque niveau est précédé d'une petite image de l'héroïne que l'on va incarner pour ce niveau, puis une petite scénette en images de synthèse, et on se rend compte que plus on avance et plus ça s'annonce très très mal: qu'est-ce que c'est moche, on a l'impression de voir des vidéos de jeux datant du début de la 3D, un peu comme les vidéos des premiers jeux de la console, et il en est de même pour les scènes in-game: la 3D est juste lamentable, plutôt buguée et vraiment moche car manquant de détails (et c'est vraiment regrettable quand on voit nos plantureuses agents en petites tenues). La seule chose que les développeurs ont réussi, c'est les mouvements de popotins de ces demoiselles; primordial sachant que le comic est proche d'un Manara (pour son aspect graphique et ses donzelles) pour ceux qui connaissent.
On continue avec la prise en main, très mal pensée: c'est rigide, les déplacements sont tout simplement frustrants et atroces, les sauts sont très mal gérés et ne permettent pas d'éviter certains pièges (comme les infrarouges), je ne parle pas du mode analogique qui ne sert à rien car les déplacements ne correspondent pas au curseur de visée manuelle : en clair, on avance mais en regardant par terre, donc ça ne sert à rien.
Le système de visée est automatique, on lockera le premier adversaire visible et ça ne changera que si on le tue ou si on tourne carrément de sens. Au moins, on est sûr de ne pas rater son coup mais ça peut être un handicap. Et pour le moment, je dirai que les objectifs ne sont pas très clairs, certes on est aidé par un radar qui pivote en fonction de nos déplacements avec une indication, mais à 80% du temps on avance sans vraiment savoir ce que l'on va faire, et par moment, vaut mieux pas savoir, car quand on arrive sur place, on se demande pourquoi on a été obligé de faire tout ça pour ça.
Les critiques sont maintenant derrière nous, on peut passer aux restes: l'aventure n'est pas trop mauvaise avec un scénario catastrophe rempli de rebondissements, même si ça ne casse pas des briques. La bande son est correcte, dommage qu'il n'y ait qu'une musique par niveau, varier les plaisirs aurait été sympa pour nos oreilles. Le jeu comporte 12 niveaux à la difficulté progressive, et quelques épreuves réflexes viendront s’immiscer dans les phases de jeu, bien avant un Resident Evil 4. Ça permettra de voir d'autres choses, car la plupart du temps, on avance et on tire dans le tas en essayant de ne pas se prendre une praline dans les implants mammaires. Pas très discret pour des agents secrets (qui ne sont pas au service de sa majesté certes). Et enfin, le scénario pourra tenir en haleine certains joueurs friands d'aventure d'espions (enfin, espion, vu le bourrinage de certaines phases, on peut se demander si on ne serait pas en face d'un personnage sorti tout droit de Halo en Zero Suit), ou tout simplement ceux qui veulent découvrir les différentes images qui précèdent les niveaux.
Verdict: Danger Girl possède de bonnes intentions, mais un aspect graphique à la ramasse, un manque de détails et une prise en main très mal pensée font de ce jeu une galette qu'on laissera dans un coin de placard. Et bien entendu, on le ressortira dans quelques années pour remplacer la boite de Resident Evil qu'on vient juste de casser en la faisant tomber.
