Éditeur: Microïds

Année: 2000

Support: Playstation



Les stars du ballon rond font rêver plus d'une personne, et à raison pour la plupart des points: être payé pour sa passion, participer à des moments mémorables dans tous les pays, avoir la notoriété ou encore être reconnu par ses pairs. Même si bon, on sait qu'en devenant une personne publique, nos moindres faits et gestes sont décortiqués partout, à commencer par vos fréquentations et votre vocabulaire... Si si!

Mais si il y a bien une chose qui ne donne pas envie d'être un footballeur, ce serait sans nul doute un jeu. Pas un FIFA ou un PES où nos statistiques seraient ridicules par rapport à ce que l'on pense être capable de faire, mais plus par le jeu en lui même. Un jeu dont on serait une des rares têtes d'affiche mais dont la pauvreté fait peur aux plus grands: j'ai nommé The Mission.


The Mission est un jeu hybride entre un jeu de football et un jeu d'action/infiltration (mélange impossible?! Je le croyais aussi) développé par EMG, sorti en décembre 2000 sur la Playstation première du nom. Il reprend le principe d'une publicité diffusée durant l'Euro 2000 où des footballeurs affrontaient des ninjas avec un ballon.

Vous pourrez incarner un des 9 superstars dont Thuram, Figo, Davids ou encore Cannavaro, et votre but sera de vous infiltrer dans un bâtiment rempli de ninjas afin de vous échapper avec le ballon que vous êtes venu chercher. Mais l'affaire se complique dès votre arrivée sur les lieux, sachant que les indications qu'on vous donne sont vagues, que les système de sécurité est bien ficelé et que vos ennemis sont là pour s'emparer du ballon.



Le programme peut paraître alléchant dit comme ça, à se croire dans la pub pour cette marque de sportswear au milieu de ses idoles, à taper le ballon contre des ninjas pour s'enfuir. Oui mais voilà, car dans cette section, il faut un «mais» (on n'est pas vraiment là pour lancer des fleurs à un jeu du début à la fin du test). Et ce «mais» pourrait commencer une phrase du genre "mais par quel mauvais point je vais commencer?!". Comme d'habitude, parlons des graphismes.

On est fin 2000, donc à une époque où la 32-bits de Sony a montré tout son potentiel 2D et 3D depuis quelques temps déjà. On se doit d'attendre un minimum du développement d'un jeu sortant à l'aube de la sortie européenne de la Playstation 2 (sortie un mois avant) et ses 128-bits. Et bien il n'en est rien: on a l'impression de revenir au début de l'année 1997 tellement la 3D est maladroite et laide. Des personnages découpés à la hache avec une impression d'avoir Quasimodo lors des plans rapprochés, mais également de voir des footballeurs avancés sur la pointe des pieds sur les vues plus éloignées, et des ninjas tout noir sans véritable forme si ce n'est leurs bras pour vous confisquer le ballon. Les décors sont froids (assez normal si on suit «l'histoire») et se ressemblent tous, d'autant plus que les détails sont quasiment aux abonnés absents tout à long des niveaux. Aucune impression de relief ou d'un minimum de vie dans les niveaux, c'est pire que plat. Du grand art de ce qu'il ne faut pas faire pour réussir l'aspect visuel d'un jeu 3D.


Il en va de même pour la prise en main. On aurait pu s'attendre à un système comme on peut trouver dans les jeux de foot sur le support (et comme il perdure aujourd'hui), avec un système passe pour X, tir pour O ou carré. Et bien non, pour ce jeu, on innove: X ne sert à rien in-game, le tir est avec triangle, la passe avec carré et O pour lober ou tacler. Quand on sait qu'on va jouer avec un ballon au pied et qu'on a joué un minimum aux jeux de foot avec une manette de Playstation, je peux vous dire qu'on est désorienté pendant un petit moment! On peut également changer de joueur avec L1 et sauter avec R2, ce qui n'est pas mal pour éviter les tacles adverses.

Le jeu n'accepte pas les sticks analogiques. Vous ne rêvez pas, en 2000, un jeu en 3D n'accepte toujours pas les sticks! D'autant plus que les déplacements des joueurs sont raides au possible, bougeant de leur position fixe au bout d'une seconde et demie (bravo les réflexes) et l'aisance est inexistante (il faut un diamètre de quatre mètres pour faire un demi-tour...). Si vous n'aviez jamais fait de foot avec des skis de deux mètres de long dans du sable, voici une bonne simulation pour vous faire comprendre comment vous pourriez en chier.



Le jeu dispose de trois niveaux de difficulté: Facile, Normal et Difficile. Cela influencera sur l'IA des ninjas qui viendront jouer les troubles-fête pendant que vous réfléchirez à comment sortir de ce pétrin. En facile et normal, les hommes en noir sont aussi bêtes qu'une poule devant un stylo, vous regardant faire mumuse avec le ballon comme s'ils étaient en admiration devant vos prouesses techniques, et plongeant dans vos pieds une fois toutes les trente secondes pour vous confisquer la balle, ne bougeant plus une fois qu'ils sont arrivés à leur fin. Et bien entendu, vous êtes deux ennemis dans les salles, mais ils ne s'en prendront qu'au porteur de la balle, l'autre regardant l'action avec un jeu de fruits frais. D'ailleurs, si vous ne jouez pas en mode deux jours à ce jeu, le second joueur sera une tare: il vous suivra gentiment quand vous aurez la balle (vous collant un peu trop), ne viendra pas vous aider en cas de situations difficiles (il n'a pas de raison, les autres le laissent tranquille). Vous pourrez certes le diriger en partie si vous décidez de changer de joueur pendant que vous possédez la balle (sans faire de passer, avec la gâchette), mais ça se résumera à envoyer la balle (passe, lob ou tir). A part dans quelques salles où des pièges sont posés, le second footeux ne servira à rien le reste du temps en solo.


Que dire du scénario? Vu qu'il s'inspire d'un spot publicitaire, le jeu ne pouvait pas avoir une histoire élaborée comme un film d'espionnage. On est un footballeur envoyé par quelqu'un dont on ignore tout et qui ne nous donne que de vagues consignes, afin de récupérer un ballon, celui de l'Euro 2000, enfermé dans un building rempli de salles piégées et protégées par des ninjas. Il faut s'en sortir vivant. On est d'accord sur le point de l'originalité, mais ça ne tient pas vraiment debout. Pourquoi ils ne courent tout simplement pas chez le détaillant d'équipement sportif du coin pour prendre un autre ballon, qui plus est un ballon standard pour jouer avec (et pas un ballon en or)? C'est peut-être fermé la nuit, mais les city stades sont rarement éclairés le soir, donc ça ne sert à rien d'en vouloir un à tout pris! Sont entêtés ces sportifs...


N'oublions pas de parler de la caméra, odieuse caméra. Il vous arrivera souvent d'avoir des plans qui ne vous conviennent pas pour bien voir l'action, votre coéquipier ou les ennemis, et bah tant pis pour vous, car elle est capricieuse à souhait! Joueur ayant la balle à moitié en dehors du champ de vision, changement d'angle inexpliqués... elle vous en fera baver!



Le gros point noir à mon goût du jeu, hormis tout ses problèmes de graphismes, de difficulté ou d'intérêt, c'est le système de sauvegarde. On est sur un jeu de semi-action sorti à la fin de l'an 2000, et on colle encore un système de mot de passe sur Playstation! Pour info, les cartes mémoire existent depuis le début de la console pour nous épargner ce souci de devoir noter des codes à la taille exubérante sur un bout de papier perdu dans les trente minutes qui suivent. Et puis les codes ne permettent que d'accéder à une zone, pas un niveau! Donc si vous voulez vous arrêter de jouer (ce qui est tout à fait compréhensible vu la qualité du soft), faites le après avoir noté le code et pas après quelques niveaux, histoire d'éviter de devoir vous les refaire un peu plus tard.


Le jeu, une fois que vous l'aurez bien compris et bien pris en main, peut se finir assez vite. Disposant de quatre niveaux séparés en plusieurs zones, ces zones se finissent assez rapidement une fois le truc compris s'il s'agit d'une énigme, et s'il s'agit d'ennemis ce sera la même chose. On peut finir le jeu en une heure trente – deux heures en restant dessus, encore faut-il être motivé.



Verdict: The Mission est un véritable piège: comme dans le jeu, une fois rentré dedans, vous ne pouvez vous en sortir que par la porte de sortie... ou le bouton Power.


bigvilo

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