Éditeur : Wave Corp

Année : 1991

Support : Neo Geo AES



On dit bien souvent à raison que la Neo Geo AES est la Rolls Royce des consoles 2D et une console dont le nombre de jeux de qualité sont aussi nombreux que les jeux sortis sur le support. A raison pour ce dernier point ?! Pas si sûr, car chaque console, quelque soit le coût de développement d'un jeu, il y a à coup sûr des jeux de qualité moyenne, voir pire. Et comme vous vous en doutez, même les plus grandes ont le droit à cette vérité. Mais ce n'est pas sur son terrain de jeu préféré, le jeu de combat, que la console s'est faite piégée ; c'est sur un genre annexe, le beat'em all, qu'on trouve un des plus mauvais jeu de la console, et qui s'appelle dans la langue de Shakespear Legend of Success Joe.


Alors je vous ai peut-être un peu menti, car Legend of Success Joe (sorti en 1991 sur Neo Geo AES et sur système arcade MVS) est un jeu à deux facettes : d'un côté, vous aurez le côté beat'em all, et de l'autre le jeu de combat orienté boxe anglaise. Le jeu se base sur l'histoire d'un manga existant sous le nom de Tomorrow's Joe, sorti dans les années 70 au Japon. Le joueur incarne Joe Yabuki, un jeune homme issu du côté miséreux de la ville voulant devenir boxeur professionnel. Il va se faire remarquer lors d'une bagarre de rue par un recruteur, qui a la ferme intention d'en faire un véritable boxeur. A vous de vous donner corps et âme dans vos combats sur le ring, tout en évitant de se faire massacrer la gueule par les personnes qui voient d'un mauvais œil votre ascension et vos succès.

Prêt à enfiler les gants ? De toute façon, on ne vous pose pas la question, enfilez le short avant quand même pour essayer de coller des pains à vos adversaires.


Legend of Success Joe est sorti presque en même temps que la console de salon de SNK, et ça se voit : même si au début de la décennie, les pleines capacités de la console n'étaient pas encore exploitées, il est évident après quelques minutes de jeu que ce titre en bien en dessous d'autres titres du moment comme Art of Fighting ou Fatal Fury. Et ce premier constat se fait par le rendu des sprites des personnages du jeu, assez grossier (pour la console) et franchement pas très beau (les mauvaises langues iront presque jusqu'à dire qu'on est devant un jeu moyen de Megadrive...), mais aussi par la qualité des animations. Ces dernières paraissent comme saccadées et manquant de rythme, ce que la console sait pourtant faire à la perfection. Là, on a l'impression que les mouvements de notre pauvre Joe reflètent une arthrite qui se propage un peu plus chaque seconde dans son corps, au point qu'un simple pain dans la gueule soit un calvaire pour son bras gauche. Pour ce qui est des décors de la partie beat'em all, c'est moyen mais on aurait pu avoir pire, certains niveaux sont détaillés et donnent une bonne ambiance (car le jeu en manque), alors que d'autres sont vides. Bref, si vous cherchiez de quoi épater vos amis avec les graphismes que peut supporter votre AES, c'est râpé.


Pour ce qui est du côté sonore, vous vous souvenez sans doute des musiques que pouvaient produire la NES ?! Et bien dites vous que sur Neogeo on en retrouve de qualité égale, grâce à Success Joe ! Non, vous avez bien lu. Les musiques sont assez cheap, et ne mettent pas le chipset son de la console pourtant d'excellente facture. J'exagère peut-être un peu en comparant les musiques du jeu avec celles qu'on trouvait sur la console 8-bits de Nintendo, mais bizarrement, on s'en rapproche. Les musiques et les bruitages ne font clairement pas penser à une AES, mais plutôt à une 8-bits comme je le disais. Reste quand même qu'on peut entendre des voix japonaises digitalisées, ce qui n'était pas le cas de partout à l'époque sur console. Pour les bruitages, on reste de la norme des jeux de l'époque sur le support, à savoir quand même des bruitages de bonne qualité (qui, si on fait la fine bouche, auraient encore pu être meilleurs). Le seul point faible dans les bruitages est le bruit produit par votre bras quand vous voulez mettre une châtaigne à votre adversaire : vous l'entendrez souvent, et il est assez désagréable au bout d'un certain temps.


Le jeu se joue avec deux boutons en plus du stick : le A pour donner des coups de poing et le B pour la garde. Ca peut paraître limité, mais les développeurs ont fait en sorte que ces deux boutons puissent quand même proposer un gameplay un peu novateur. En effet, suivant la direction dans laquelle vous orientez le stick en même temps que vous donnez un coup de poing, la portée, la puissance et la zone de frappe changera : si vous donnez un coup de poing en avançant, vous donnerez un bon direct à votre adversaire, mais un coup en reculant donnera un petit coup dans le bide. Idem pour la garde : vous pouvez vous mettre en garde pour les coups hauts (stick vers le haut), vers le bas, faire une esquive arrière... Et bien sûr, une garde normale est possible si vous ne voulez pas vous prendre la tête. Sur le papier, c'est une excellente idée que voilà ; mais souci : dans le feu de l'action, vu la vélocité de vos ennemis, vous n'aurez pas le temps de réfléchir à cela, et vous serez souvent en phase de recul, ne donnant que des petits coups de poing à la portée et à la puissance limitées. Alors déjà qu'on est pas mal acculé sur le côté gauche de l'écran, si en plus on ne nous donne pas les moyens de se refaire...

De plus, la lenteur d'exécution de Joe, son côté léthargique dans ses attaques et son (sans doute) manque d'envie à l'idée de venir un grand boxeur font que le jeu manque de peps et de folie. On se retrouve devant un jeu qui donne autant d'envie à être joué qu'un jeu de Playstation sur les Furby (qui, grâce à la bienséance des développeurs, n'existe pas).


Comme beaucoup de jeux d'arcade (ou tout simplement de jeux) de l'époque, Success Joe est très difficile. Vous disposez de trois barres de vie visibles en haut à gauche de l'écran (à côté de l'état de votre face) n'ayant pas la même taille, ce qui fait qu'il sera dur de résister sur la fin de votre vie. Mais à être un peu trop dur dès le début, il en rebutera beaucoup, même les adeptes de défis un peu farfelus. Il faut vraiment être un fan de boxe et/ou de la Neogeo pour tenter de continuer le jeu plus loin que deux revers au premier affrontements sur le ring. Ou alors c'est parce que le prix important qu'il valait à l'époque en import vous fait aller plus loin, histoire de se dire que les 1300 francs dépensés pour l'obtenir en magasin spécialisé ne l'ont pas été dans le vent.

Du fait de sa difficulté, la durée de vie du jeu est assez importante, vous ne finirez pas le mode arcade sans perdre de vie dès la première partie, il vous faudra de l'entraînement, beaucoup d'entraînement, de défaites et d'échecs critiques avant de pouvoir prétendre être le fils spirituel de Rocky. Le jeu possède dix niveaux, cinq de beat'em all, cinq de combat. Mais ne croyez pas que ce faible nombre veut dire « vite fait, bien fait », car même le nombre d'adversaires en partie beat'em all augmentera sensiblement au fur et à mesure des niveaux. Une fois que vous maîtrisez le jeu, vous pourrez finir le jeu en un quart d'heure.


Verdict : Legend of Success n'a pas eu la chance d'être sorti officiellement en Europe et en Amérique du Nord, et quand on le teste, on se dit que ce n'est pas plus mal comme ça.


bigvilo


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Émulateur: http://www.gametronik.com/site/emulation/neogeo/
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