Éditeur : Acclaim

Année : 1997

Support : Sega Saturn



Un jeu sur un univers d'héroïc fantasy ne part pas forcément sur une mauvaise idée. Il faut dire qu'il a pour but de nous mener loin de notre monde et de nous faire voir du pays, dans une époque où magie et combat à l'épée étaient roi. Et autant le dire franchement : heureusement qu'on y est pas, ça ferait bien longtemps qu'on se serait fait trancher la gorge par je ne sais quel maraudeur en quête de quelques pièces d'or. Alors on reste bien tranquillement dans son fauteuil et on se dit qu'on va se balancer une bonne galette sur notre Saturn un peu poussièreuse, en espérant entrer dans cet univers pour quelques heures. Mais il arrive qu'on regrette notre geste et/ou notre envie d'heroïc fantasy, surtout quand on insère DragonHeart : Fire & Steel dans le lecteur de la console...


DragonHeart : Fire & Steel est un jeu d'action médiévale sorti sur Saturn (et sur les autres supports de l'époque) où vous incarnez le chevalier Bowen, ancien chasseur de dragons, qui va devoir renverser le tyran du royaume nommé Einon afin de stopper la peur omni-présente chez les hommes du coin. Mais dans ce monde où la quasi-totalité des dragons ont été tués, la tâche risque d'être ardue pour une seul homme d'abattre une armée. Il trouve sur sa route le dernier des dragons, qui va finalement l'aider dans sa quête de paix.

A vous de prendre votre glaive et de partir en guerre contre les chevaliers qui vous barreront la route, tout en vous défendant avec votre beau bouclier de cuivre.



Non, non, ne me dites pas qu'avec le premier screenshot du jeu, vous ne le trouvez pas si moche que ça. Car là l'image est réduite et je peux vous dire que les plans fixes en arrière plan et les sprites des persos du jeu pixélisent énormément. Alors oui, ça reflètent assez bien l'idée qu'on se fait de l'époque médiévale, mais bon, c'est pas bien beau et puis pourquoi toujours des bois ou des clairières pour cette époque ?! Y'avait pas des petits villages avec des paysans malmenés par la royauté, ou de belles plages de sable fin en bord de Méditerranée ? Mais passons le côté cliché des décors pour parler un peu de l'animation et de la modélisation de Bowen et de ses joyeux lurons. On va mettre ça sur le compte du début de la console, c'est assez rempli de petits et gros carrés, mais ça reste lisible ; ça reste quand même un peu juste, surtout quand on regarde certaines productions sur 16-bits. Mais le plus moche dans cette histoire reste la gesticulation des personnages, aussi rigide qu'un manche à balai. Qu'on le voit courir, frapper avec son épée, se défendre avec son bouclier ou encore sauter pour tenter d'atteindre le rebord de l'autre rive, on trouve plus d'aisance dans les déplacements chez une personne atteint d'artrose depuis plusieurs années. Il faut le voir pour le croire : on les voit avancer normalement (comme si nous, nous marchions) en pas de crabe en traînant les pieds ! Pour ce qui est de l'aisance, c'est quand même moyen... Et puis les animations de mort des ennemis ou de notre personnage sont tellement clichés : quand on possède un calice de puissance, on devient surpuissant et un seul coup suffit à battre quelqu'un, et c'est pour cela que les développeurs nous ont fait un mix entre une explosion et une combustion spontanée. Mouais, passons ; mais si on regarde la mort normale suite à un coup d'épée simple, on a l'impression d'être avec un cascadeur d'une série américaine qui passe le dimanche après midi sur la télévision hertzienne...


Que dire de l'animation sonore du jeu... Bonne question, en admettant qu'elle existe, il n'y aura réellement pas grand chose à dire : il n'y a aucune musique dans ce jeu ! Aucune, même durant les menus, les temps de chargement, même pas un petit troubadour qui joue de la mandoline pour nous dire qu'on n'est pas bien loin de la cour du roi et de tout ces vagabonds qui cherchent à gratter un repas et un lit pour la soirée en nous amusant. Donc niveau ambiance médiévale, le jeu perd un sacré nombre de points... Alors on se rabat sur les quelques bruitages ça et là qu'on entend au fil des coups d'épée et des chevaliers qui tombent au combat, avec quelques petits bruits de bonus et de temps en temps, un aigle qui se croit dans Les Oiseaux d'Hitchcock, et je peux vous dire que ça ne volent pas haut...



Une histoire de chevalier servant pour une époque de chevaliers, c'est tout ce qu'il y a de plus classique. Mais rajoutez un dragon, et vous aurez une histoire qui sort un peu du lot. On s'en qu'il y a un peu de recherche, mais pour un hack'n slash, il faut bien le dire, le scénario reste secondaire et n'intéragit que très peu avec notre avancée dans le jeu, puisqu'on a seulement quelques lignes en début et en fin de niveau. C'est fort dommage, car une histoire entre un chevalier tueur de dragons et un des derniers êtres de cette espèce est finalement original dans le monde du jeu vidéo on ne parle pas de Peter et Elliot de Disney).


La prise en main du jeu est assez simpliste mais mal répartie sur la manette. Par exemple, in-game, la touche A (qui est très largement la touche la plus importante dans tous les jeux) ne sert qu'à donner un petit coup de poing absolument pas puissant; elle ne sert qu'à valider dans les menus. On attaquera et sautera avec les touches B et C, ce qui est déjà pas mal (ça aurait pu être avec les touches Y et Z). Mais quelle que soit la configuration des touches, il n'en demeure pas moins que la réponse des touches à l'écran est assez longue.

On relie vite fait la prise en main au gameplay : il y a une excellente idée dans le jeu, car oui, ça arrive (un peu trop souvent) dans les tests de la loose, c'est le principe de fatigue du héros. A chaque coup d'épée donné, Bowen se fatigue, et ça s'entend avec son pouls. Cela évite de faire de DragonHeart un jeu ultra bourrin où on avance et on tabasse ses boutons d'attaque. Mais cependant, les ennemis n'étant pas non plus légions, la récupération se fait assez vite avant le prochain affrontement, il faudra juste gérer sur les ennemis coriaces qui se défendent pour ne pas s'épuiser trop rapidement. Le seul souci avec ce système, c'est que la fatigue ne s'applique pas quand le héros court, alors qu'il se fatigue sans doute plus qu'en donnant des coups d'épée à ras du sol.



L'IA du jeu est assez inégale : tantôt on tombe sur des ennemis débiles qui ne vous attaquent pas lorsque vous êtes en phase de récupération ou qui ne s'approche que quand ils ne peuvent vous atteindre (mais que vous vous pouvez), tantôt on tombe sur des ennemis coriaces qui attendent que vous baissiez votre bouclier pour vous attaquer.


Le jeu dispose d'un système d'objets à ramasser pour finir les niveaux à 100% (ce qui ne sert pas à grand chose ici), avec des bagues à ramasser sur vos ennemis, des calices qui vous donnent également des bonus (santé pour le doré, invincibilité pour le bronze et puissance pour le cuivre), mais c'est du déjà-vu et du classique.


Le jeu comporte neuf niveaux plus ou moins long selon si vous perdez des vies inutilement à cause de sauts involontairement longs ou courts, ou à cause du bouclier qui ne s'enclenche pas assez rapidement. Comptez deux-trois heures pour finir le jeu (avec les Game Over et les niveaux à recommencer), ce qui est assez court pour un jeu de cette génération.



Verdict : DragonHeart : Fire & Steel est aux jeux médiévaux ce que Les Anges de la Télé Réalité est à la télévision d'investigation.


Note : pour des raisons de stabilité, certains screens et la vidéo suivante sont issus de la version Playstation du jeu.


bigvilo



Retrouvez l'émulateur et la rom du jeu sur Saturn chez notre partenaire www.gametronik.com
Émulateur: http://www.gametronik.com/site/emulation/saturn/

Rom: http://www.gametronik.com/site/fiche/saturn/DragonHeart%2520-%2520Fire%2520%2526%2520Steel%2520%2528E%2529/

jeux collector retrogaming collection jeu jeux video collectionneur musée sega nintendo sony atari microsoft lenny shintracteur vaergas collector import Sony Playstation 3 (PS3), Playstation 2 (PS2), PSP, PSone - Nintendo Wii / Revolution, DS Lite, DS, Gamecube, Nintendo 64, Game Boy Advance SP, GBA, Gameboy, SNES Microsoft Xbox, Xbox 360 (X360), Windows Vista, Windows XP - Sega Dreamcast, Saturn, Master System, Game Gear - N-Gage QD, Neo Geo, GP32, GP2X, Gizmondo, Atari, Amiga, Amstrad