Éditeur : Ubisoft

Année : 2002

Support : Playstation

Tout le monde connaît la série des films "Taxi" de Luc Besson, sorti durant la fin des années 90 – début des années 2000, mettant en scène Daniel Morales connu sous le nom de Samy Nacéri, chauffeur de taxi à Marseille un peu porté sur l'accélérateur. Après un premier épisode se laissant bien regardé sans pour autant être un chef d'œuvre, les trois autres films allaient clairement en se dégradant, au point de devenir qu'une simple vache à lait avec une licence connue et un scénario inexistant. Mais nous ne sommes pas des critiques de cinéma, et n'ayant que peu de connaissances dans le domaine, je ne vais pas plus m'y aventurer.

Le succès populaire du premier épisode engrangea donc une suite, et forcément un jeu vidéo vu que le domaine est en train de devenir un phénomène de société encore plus important qu'à l'époque du premier film (même si on voit Émilien se faire quelques parties de simulateur de F1 dans le premier épisode) et parce que la plupart des gros blockbusters commencent à avoir leur jeu, pour le meilleur et bien entendu pour le pire. Ca n'a pas raté, avec la sortie d'un jeu sur Taxi 2 sorti uniquement en France sur Gameboy Color, PC, Dreamcast et la version qui nous intéresse, sortie deux ans après la première version sur ordinateur, la Playstation.

Taxi 2 est un jeu sorti par Ubisoft en 2002 en s'inspirant du film de Luc Besson sorti la même année. Vous prenez le contrôle de Daniel (ou plutôt de sa 406 blanche) afin de revivre les passages importants du film à bord de votre taxi, comme emmener une femme enceinte à l'hôpital, emmener Émilien voir Petra ou sauver le président sur les Champs Elysées.

A vous de prouver vos talents de pilote dans les rues de Marseille ou dans les virages des hauteurs du coin.

Les jeux moches et qui font peur au premier coup d’œil, c'est mon dada, vous vous en êtes doutés, et des trucs sans forme, j'en ai vu (sans aucun sous-entendu). Mais là, DC Studios, les développeurs de cette mouture, m'ont vraiment bluffé : il ne me semble pas avoir vu un jeu de course aussi immonde sortir sur consoles, même 32-bits, en 2002. Même Paris-Marseille Racing II est réussi par rapport à ce Taxi 2 qui a huit ans de retard graphiquement ! La 406, pourtant pas si difficile que ça a mettre en polygones, est juste horrible, si on ne connaît pas le film, on ne pourrait pas deviner qu'il s'agit de ce modèle. Armand Peugeot s'en retournerait dans sa tombe en voyant ses modèles automobiles violées comme ici. Et que dire des décors... Pleins de bugs visuels, avec parfois des trous qui apparaissent ça et là dans les murs, un manque de visibilité dans la ville, des représentations sommaires qui ne rappellent pas vraiment la grande ville des Bouches-du-Rhône et un aliasing couplé à un effet de clipping récurrent à la console, le mélange de tout cela donne clairement la gerbe, pire que si on était à l'arrière du taxi marseillais. Et ce n'est pas les quelques extraits du film, totalement pixélisés et aux couleurs qui nous font regretter l'époque des jeux en FMV, qui rattraperont une diarrhée graphique telle qu'elle nous est présentée.

Vous aimiez la bande-son rap/r'n'b du film, sentant bon le sud de la France et le soleil ? Et bien tant pis pour vous, et si vous ne l'aimiez pas, c'est aussi tant pis pour vous. Pourquoi ? Parce que la bande-son du jeu ne rappelle absolument pas le sud, le film ou un jeu de course, mais plutôt les menus des CD de démos du milieu des années 90, voir quelques jeux à l'ambiance futuriste, donc pas ce qu'écouterait un taxi dans la cité phocéenne. Loin de dire que les musiques sont atroces, je clame par contre qu'elles n'ont rien à faire dans un jeu de la veine de Taxi 2, aussi bien pour l'esprit du jeu que pour la réputation de ces extraits sonore.

Au milieu de tout ça, vous entendrez quelques répliques de Daniel au début et à la fin de chaque partie, que vous perdiez ou gagniez, et bien entendu durant les quelques bouts de film. Enfin, pour les effets sonores, il ne faut pas être trop gourmand, car la voiture arrive vite à son maximum, donc le bruit du moteur aussi (qui vous fera penser à celui d'une voiture sans permis) et il n'y a pas d'effets pour les dérapages ou les collisions en cours de route... Bref, ça sent un peu le travail bâclé dans le coin.

Pour ce qui est de l'histoire de ce jeu, elle reprend tout simplement celle du film : vous êtes Daniel, chauffeur de taxi marseillais, qui va devoir à nouveau travailler avec la police local et notamment son ami Émilien pour venir à bout d'un clan de Yakuzas venu en France pour enlever le ministre de la Défense japonaise, venu en visite à Marseille pour voir la protection anti-gang de la ville. Sachez qu'au final, le président d'époque, Jacques Chirac, sera dans l'histoire... Vous passerez en revue quelques moments importants du film, de Marseille à Paris, à bord de votre bolide.

Deux modes de jeu s'offrent à vous : mode Missions et mode Arcade. Le mode Missions vous permettra de faire des courses avec quelques objectifs, qui se résumeront essentiellement à aller d'un point à un autre dans le temps imparti et sans détruire votre véhicule. Le mode Arcade est presque identique au mode Missions : vous serez dans les mêmes courses que le mode histoire, sauf qu'ici Jean Louis Schlesser et sa 205 Turbo 16 Rally, jouera les trouble-fête ; il vous faudra donc le battre sur un tour, en respectant le temps imparti et les limites de dégâts de votre voiture.

Et... c'est tout pour les modes de jeu. Vous voyez un grand absent ?! En effet, il n'y a pas de mode deux joueurs pour Taxi 2, même si il aurait pu être rendu possible grâce, entre autres, la présence de cet adversaire. Mais non. En plus d'avoir deux modes de jeu sans saveur et se ressemblant à 90%, on ne peut se mesurer à un autre ami dans les rues marseillaises. Mais bon, quand on regarde le titre, on se demande comment aurait rendu un titre aussi moche en écran splitté à part en une bouillie de pixels très peu lisible avec du clipping à mort. Mais ce n'est pas plus mal, car vous aurez eu beaucoup de mal à trouver une autre personne aussi désespérée que vous pour essayer ce jeu...

La prise en main du jeu s'adresse à tous, enfin, surtout aux joueurs occasionnels qui ne veulent pas se prendre la tête avec une simulation de course à la Gran Turismo : on accélère avec X, on tourne avec le stick gauche, on utilise le frein à main pour déraper avec une des deux gâchettes de droite (R1 ou R2) et O pour freiner normalement et utiliser la marche arrière. Aucune touche et aucune option pour passer du mode automatique à manuel donc, de toute façon pour ce qui est de la vitesse...

Oui, la vitesse, point important dans un jeu de course. Sachez pour commencer que votre compteur de vitesse ne vous sera d'aucune utilité, car vous passerez de 0 à la vitesse maximum (dont on ne sait même pas de combien elle est) en moins de deux secondes, et vous resterez constant, même dans les virages. L'impression de vitesse est donc inexistante, car même à fond, vous aurez l'impression d'aller aussi vite qu'à 70-80km/h sur un autre jeu de course. A moins que vous alliez réellement à cette vitesse là, et là c'est grave pour un jeu inspiré d'un tel film, basé sur la vitesse.

Et si on parle de la conduite du taxi, il y a de quoi rire ! C'est juste atroce, la conduite n'est pas pas réaliste pour un sou, on tourne comme si on le faisait avec une petite voiture avec ses mains. On a juste l'impression que lorsqu'on tourne, c'est toute la voiture la voiture qui exécute ce mouvement, pas juste les roues avant ! En 2002, cela faisait bien longtemps qu'on ne voyait plus ce genre de choses sur consoles, et fort heureusement d'ailleurs. Mais pas dans Taxi 2.

Autre point très choquant dans ce jeu : les collisions. Elles sont comptabilisées dans le jeu, et risque de vous faire perdre la partie si vous arrivez à "détruire" votre véhicule. Pour commencer, vous ne verrez pas votre voiture se détérioré au fur et à mesure de vos chocs. Mais le pire, c'est qu'un choc à pleine vitesse sur un choc frontal avec un mur ou une voiture à l'arrêt ne donne même pas l'impression d'un choc entre deux voitures téléguidées. En clair, après l'instant T, vous redescendrez à la vitesse minimale, la voiture en face n'aura pratiquement pas bougée et aucun bruit ne se fera entendre pour cette collision. En plus d'une prise en main basique et sans profondeur, le gameplay ne suit pas pour tenter un minimum d'immersion et sauver ce titre du naufrage.

Par ses deux modes de jeu Missions et Arcade, composés chacun de neuf courses (les neuf courses restent identiques dans les deux modes), son manque d'objectifs clairs et de précisions au cours des courses font que pour finir le jeu, il vous faudra bien 3-4 heures de jeu, avec les game over bien sûr. C'est assez peu en effet, mais les courses ne sont pas toujours très longues, surtout une fois que vous les avez fait plusieurs fois après ne pas avoir trouver l'objectif dans les temps / casser votre 406 / avez raté la sortie. Certains défis se finissent en moins de deux minutes ! D'autant qu'il n'y a pas de mode deux joueurs pour tenter de rallonger un peu la durée de vie, même si à l'époque on pouvait trouver le jeu à 200F en grandes surfaces, ça fait un peu cher.

Pour ce qui est de l'IA du jeu, qui se fait assez rare car il y a finalement peu de circulation à Marseille (et peu de gens garés, ce qui n'est absolument pas vrai dans la réalité, croyez moi), elle reste assez inégale. Tantôt, on va avoir un adversaire (quand les courses le permettent, ou alors en mode Arcade) assez coriace qui sera toujours devant ou toujours dans nos pattes même dans les petits passages (causant quelques game over incongrus au passage), tantôt on aura un pilote qui restera coincé dans quelques coins de mur... Vous l'aurez compris, il n'y a strictement rien pour sauver ce jeu à licence d'un naufrage qui s'annonçait déjà tôt dans le test. Et c'est surtout à la fin du jeu qu'on voit bien que ce jeu est bâclé, car une fois arrivé devant l'Arc de Triomphe (oui, je spoile, mais tout le monde s'en fout), aucune cinématique de fin, aucun petit message pour vous annoncer que vous avez fini le jeu, rien, à part le même écran de fin de mission qu'on trouve à chaque fois qu'on en fini une. A croire que les développeurs devaient savoir que personne n'aurait le courage d'aller jusqu'au bout. Et bien il faut croire qu'une personne ici l'a fait...

Verdict : Taxi 2, c'est comme un film de Luc Besson : y'a des Audi, des putes, des banlieues et des chinois. Ah non attendez, y'a rien de ça, juste un titre qui aurait mieux fait de ne jamais sortir.

bigvilo

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