Éditeur : Imageworks

Année : 1990

Support : Master System

Il y a trente ans, presque jour pour jour, sortait un film qui allait changer la face du monde. Un film qui a changé le monde des geeks, et a montré que les voyages dans le temps (et les actes qu'une personne fait) peuvent fortement influencer l'avenir. Vous n'avez pas compris de quel film je parle ? Vous ne connaissez pas un Marty McFly ? Si ce n'est pas le cas, sortez de votre grotte où vous vivez en ermite depuis 40 ans car je vous parle d'un film emblématique des années 80 : Retour vers le Futur.

On a déjà vu il y a quelques temps que le premier film (qui fête donc ses 30 ans ce mois-ci) a été décliné en jeu vidéo sur NES (retrouvez le test par ici:) mais ce n'est pas de lui que je vais vous parler aujourd'hui (bah oui, c'est déjà fait). Puisque le premier film a trente ans, qu'il nous ramenait trente ans en arrière, mais que le second nous amène trente années plus tard, soit en 2015, l'année actuelle, pourquoi ne pas parler du jeu issu de la suite (tout aussi bonne), à savoir Back to the Future Part II sur Master System, qui n'est pas resté dans la légende pour les mêmes raisons que le film.

Back to the Future Part II est un jeu d'action sorti en 1990 sur Master System. Vous incarnez Marty McFly, qui va devoir revivre quelques scènes du film, comme s'échapper d'une poursuite en hoverboard dans un Hill Valley du futur, permettre à Jennifer de sortir de chez les McFly ou encore se battre contre les sbires d'un Biff Tannen qui a pris le contrôle d'Hill Valley en 1985 alternatif. Diverses façons de jouer donc, du beat'em all au scrolling horizontal en passant par le casse-tête.


En 1990, la Master System est rodée, tout comme les autres consoles 8-bits, et permettent d'afficher de la 2D d'excellentes qualité, sans pour autant être exceptionnelle, surtout quand on voit les consoles 16-bits qui commencent à débouler dans les échoppes. Mais comment arrive-t-on à avoir un rendu aussi moche sur cette console avec Back to the Future II ? Bonne question... Des sprites ridiculement petits, peu de détails, peu de vie dans les niveaux, et surtout des animations des persos et des ennemis très pauvres (je ne vous parlerai pas du bras minuscule de Marty pour attaque ou d'une histoire avec un manche à balai coincé dans un orifice qui n'est pas vraiment fait pour ça à l'origine).

Le jeu a tout de même tenté le pari de faire plusieurs aspects graphiques pour son jeu : tantôt on est sur de la 2D avec défilement de gauche à droite (classique des jeux de plate-forme et d'action d'époque), tantôt en vue de dessus et même de la 3D isométrique à la Paperboy pour certains passages en hoverboard. Mais malgré ces efforts, ça n'arrange en rien la beauté du soft et n'en fait que ressortir sa pauvreté visuel. On retrouve quand même quelques éléments reconnaissables issus du film, comme la DeLorean modifiée pour voyager dans le temps ou des bouteilles qu'on devine de Pepsi, mais malheureusement pas avec la beauté qu'on souhaiterait. Et pour le dernier niveau, c'est un comble de paresse : c'est le même niveau que le premier, en changeant juste les sprites du futur par des éléments qu'on pouvait trouver en 1955, comme les vieilles voitures à traction, des gars avec des chapeaux et moins d'immeubles. A croire que les joueurs n'arriveraient pas jusqu'ici pour voir que les développeurs sont vraiment des fainéants !

 

Les musiques du film ont fait sa renommée, et ont donné une identité à la série (notamment la fameuse musique mystérieuse qu'on entend à chaque fois qu'il y a la DeLorean, et non, je ne fais pas de pub pour cette voiture). Mais dans Back to the Future II sur Master System, on a juste le droit au thème principal du film. Enfin, c'est bien le thème mais un peu modifié pour apporter un peu de mystère autour du titre, et avec quelques boucles supplémentaires, qui donnent vraiment l'impression de combler un vide. Et le rendu est clairement atroce, on a l'impression que le chipset son de la console est à genou pour essayer de produire cette musique stridente et très clairement désagréable. Et en ce qui concerne les autres musiques du jeu, c'est à croire que les développeurs n'ont pas bossé dessus, en espérant que tout le monde ne passerait pas le premier niveau où on est sensé en prendre plein la vue (avec cette fameuse musique, Marty McFly qui fait de l'hoverboard...) et que du coup le travail sur les niveaux suivants puissent être bâclé. Et il n'y a bien que la musique d'introduction du jeu et du premier niveau qui sont issues du film, le reste nous rappelle juste que la Master System peut elle aussi faire des musiques donnant l'impression de jouer sur un Atari VCS 2600. Et pour ce qui est des bruitages, c'est la même rengaine : horribles, peu réelles et d'une qualité bien en dessous des standards de l'époque.

La Master System n'est pas connue pour son modèle de fluidité au niveau de la manette, avec ce pavé directionnel imprécis. C'est fort dommage, car de la précision, il en faudra beaucoup dans quelques niveaux du jeu !

On se déplace donc avec le pavé donc, et on peut également sauter avec le bouton 2 et attaquer avec le bouton 1 ; ce dernier ne servira vraiment que pour le niveau action/beat'em all, où vous devrez avancer et taper sur les ennemis qui viennent vers vous. Pourquoi ne pas s'en servir dans les autres ? Le saut répond plutôt bien et est bien dosé si on ne recule pas en même temps dans les niveaux hoverboard, mais à part pour valider des choix dans les bonus stages, le bras de Marty est trop petit pour toucher qui que ce soit, puisque son animation ne dépasse pas le sprite du perso (bon, je ne devais pas en parler comme dit plus haut, mais je le fais quand même, c'est moi qui décide ici), et il est donc impossible de toucher quelqu'un sans se faire toucher !

Ce dernier point est un double problème : tout d'abord, parce que presque à chaque fois que vous faites toucher, que ce soit par un chien, une poubelle, une blonde, un vieillard qui passe dans le coin ou encore une bouche d’égout vous perdez toute votre vie automatiquement. Ce qui est bizarre, car certains skaters qui vous poursuivent et veulent vraiment votre peau, ou encore des voitures qui passent de front devant vous ne vous enlèvent que quelques carrés de vie dans votre barre de cinq maximum. Le second problème, c'est que tout le monde veut votre peau, et que certains sont même très collants et restent un moment à tourner autour de vous. Ce qui fait qu'en plus de devoir gérer tous les obstacles qui se présentent assez rapidement devant vous, vous devez en plus gérer votre trajectoire pour éviter les colleurs qui veulent sans doute sentir votre nouveau parfum. En clair, il va falloir perdre encore et encore pour connaître un chemin par cœur pour éviter tous les pièges et anticiper les déplacements de l'ennemi. Du pur die & retry comme peuvent le faire les mordus de shoot'em up, sauf qu'eux jouent à des jeux qui exigent ce système pour tenter de ne pas perdre et de faire le meilleur score. Dans Back to the Future II, on se fout un peu du score, et on ne demande pas au titre issu d'un film d'être un jeu hardcore pour voir l'écran de fin.

 

En ce qui concerne l'histoire, on reprend quelques grandes lignes du film : Marty et Doc partent en 2015 pour empêcher le fils de Marty et Jennifer d'être le complice de Griff Tannen, petit-fils de Biff, lors d'un vol au centre commercial de Hill Valley, mais également changer le passé puisqu'en ayant acheté l'almanach des sports de 1950 à 2000, Biff est parti dans le passé avec la machine à voyager dans le temps pour se le donner à lui même, en 1955, changeant ainsi le présent 1985. L'aventure sera retranscrite dans le jeu en cinq niveaux (dont deux mini-jeux), reprenant quelques passages du film : courses poursuites en hoverboard (je pense que ça vous l'aviez compris), affrontements contre Biff, réorganisation de cases pour faire apparaître le groupe de rock de 1955 ou évasion de la maison de Jennifer. On est typiquement dans un jeu à licence de film, puisqu'on fait des niveaux entiers avec des petits bouts du long métrage.

Est-ce vraiment nécessaire de vous parler de la difficulté du titre ? On dit bien souvent et parfois à tord que les jeux de l'époque étaient difficiles, souvent par une prise en main difficile et un manque de liberté dans ses actions, mais imaginez cet argument couplé au fait que le titre soit réellement difficile, à certains moments même impossible sans des réflexes de Jedi pour éviter une blonde qui vous fonce dessus en moins d'une seconde, ça donne quoi ? Back to the Future II en effet ! Le fait de voir ce qui peut vous faire perdre une vie au dernier moment n'aide pas, heureusement lorsque vous perdrez vous pourrez revenir au dernier "Extend Time", qui symbolise un passage de la 2D à la 3D iso, c'est un minimum car il n'y a pas de continue dans le jeu et seulement cinq vies pour tout le jeu (les deux mini-jeux ne décomptent pas de vie si vous ne les réussissez pas) et que toute la ville veut que vous retourniez en 1985 les pieds devant. En fait, ce sont surtout les deux niveaux en hoverboard, c'est-à-dire le premier et le dernier niveau du jeu, qui sont difficiles de part leur système de jeu et leurs ennemis collants et obstinés qui peuvent vous faire perdre une vie rien qu'en frôlant votre grosse hitbox (ou alors ce sont les leurs qui sont vraiment gigantesques). Les deux mini-jeux sont ennuyeux à mourir soit parce qu'on ne comprend pas qui ont est (pour le premier), soit parce qu'on ne veut pas s'embêter avec un mini-jeu qui ne rapporte pas grand chose (le second, un jeu de taquin avec le groupe de rock). Le beat'em all, donc le troisième niveau, propose un challenge correct, même s'il faut quand même un peu anticiper les arrivées des ennemis pour ne pas se prendre trop de balles de flingue.

 

Comme vous l'avez lu un peu plus haut, le jeu ne comporte que trois niveaux, cinq si on considère que les deux mini-jeux anecdotiques pour l'avancée de l'aventure comptent comme niveau, avec deux niveaux presque identiques. Malgré tout, le jeu ne sera pas fini en deux temps trois mouvements, car comme vous l'avez vu, les niveaux, notamment le premier, sont durs (ne vous inquiétez pas si lors de vos premières parties, vos phases de jeu ne durent pas plus de 20 secondes ; inquiétez vous plutôt si vous persévérez à continuer) et plutôt longs. Mais après plusieurs heures de jeu à recommencer encore et encore, vous arriverez à passer le premier niveau, et tenterez même de finir le dernier. Tout à votre honneur, mais il faudra compter à peu près le même temps d'apprentissage pour le dernier stage que pour le premier, en vous rappelant qu'il n'y a pas de continue et qu'il faudra tout se retaper. Bon courage !


Verdict : trop difficile, trop stressant, trop moche : voilà qui résume assez bien ce nouvel opus console qu'est Back to the Future Part II.

bigvilo


Retrouvez l'émulateur et la rom du jeu sur Master System chez notre partenaire


Emulateur: http://www.gametronik.com/site/emulation/master_system/

Rom: http://www.gametronik.com/site/fiche/nisms/Back%2520to%2520the%2520Future%2520Part%2520II%2520%2528Europe%2529/

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