Éditeur: Fox Interactive

Année: 1994

Support: Genesis

 

 Vous connaissez tous The Tick, n'est-ce pas? Comment ça non?! Bon, vu que je vois qu'il y en a qui n'ont jamais regardé Les Minkeums, je vais faire une petite piqûre de rappel.

 The Tick est un héros bleu d'un comic américain du même nom créé en 1986. Il connut une adaptation en dessin animé en 1994 (connu sous le nom de Super Zéro en France), qui lui valu un succès plus populaire qu'auparavant, au point qu'un jeu vit le jour sur SNES et sur Genesis (il s'agit donc d'un jeu exclusivement sorti aux States). Il y eut même une série télévisée assez pittoresque au début des années 2000.

 Voilà pour le retour en arrière. The Tick est donc un super-héros avec un déguisement de tique (je pense que vous l'aviez deviné). Mais par rapport aux autres comics mettant en scène des super-héros, The Tick ne se prend absolument pas au sérieux et devient carrément une satire envers les Batman, Superman ou encore Green Lantern que l'on connaît, n'hésitant pas à pousser la parodie au plus loin: nom de ville très sobre (La Ville), costumes ringards et super-méchants ridicules (un homme tournesol ou encore un homme glace), bref, du comique bien poussé.

 

 L'univers ne pouvait donc pas échapper à la conversion en jeu vidéo, ce qui fut le cas en 1994 pour les joueurs nord-américains, avec les adaptations SNES et Genesis. Et avec cet univers là, on ne pouvait s'attendre qu'à un jeu délirant! Et... ce ne fut pas le cas, comme nous allons le voir avec la version de la 16-bits de SEGA, The Tick.


 The Tick est un beat'em all avec quelques passages de plate-forme. Votre but: protéger La Ville des méchants qui veulent commettre le mal et vous éliminer. Vous pourrez également compter sur votre ami Arthur dans les moments les plus durs, mais aussi sur d'autres super-héros si vous trouvez des icônes en forme de poing sur le sol. Pour ce qui est de l'histoire, c'est tout, faut dire que les beat'em all ne disposent pas souvent d'un scénario à la Chrono Trigger.

 

 Les mouvements sont archi-classiques, à savoir les flèches pour bouger, A pour sauter, B pour les poings et C pour les pieds. Le combo B+C permet d'appeler Arthur un peu quand il en a envie (et pas quand vous en avez envie).

 

 Et passons maintenant au cœur du jeu, enfin si on peut dire. Le jeu est un beat'em all donc, mais pas n'importe lequel: il s'agit d'un beat'em all où les ennemis ainsi que votre personnage ont une hitbox digne d'un vaisseau de danmaku, car vous allez marteler votre bouton pour attaquer avec souvent peu de réussite, et pourtant vous voyez que vos coups atteignent vos ennemis (sans doute parce que vous êtes à 5 centimètres d'eux). C'est d'autant plus rageant que vous perdrez pas mal de vie à cause de ça, car éliminer un ennemi n'est pas difficile, mais savoir où et quand taper est indispensable. Une fois passé ce stade, le jeu deviendra encore plus facile qu'il ne l'est déjà, sauf pour les boss, où il sera impossible techniquement de leur donner plus de deux coups de suite, sachant qu'en plus ils sont assez coriaces (vous perdrez minimum deux vies à chaque fois pour les battre, et ça c'est en squattant bien le jeu).


 Pour ce qui est du gameplay, les commandes répondraient bien sur toute la ligne si l'envoi de votre collègue Arthur se faisait sans problème. Et si je vous dis ça, c'est parce qu'il y a une raison: pour envoyer Arthur, il faut appuyer en même temps sur la touche de poing et de pied (par défaut, B et C), et vous aurez beau le faire une dizaine de fois, vous n'aurez peut-être pas activé cette attaque au bout de vos tentatives. Bref, un pouvoir sur lequel il ne faut pas compter en cas de souci majeur.

 Les esquives sont également assez mal gérées, et pour illustrer mes propos, je vais vous donner un exemple tiré d'une de mes parties (donc totalement vécue): vous êtes au milieu de trois ennemis, deux vous entourent et un qui peut lancer des shurikens est un peu plus loin; vous martelez la touche de coup de pied (parce que les coups de poing ne sont pas vraiment efficaces et n'ont pas une super portée) mais vous voyez que vous ne touchez aucun ennemi alors que vous êtes limite sur eux. Et voilà qu'un shuriken est lancé, vous arrêtez de taper comme un benêt sur votre manette et essayez d'esquiver en descendant votre personnage sur le bas de l'écran, et bien le temps de faire ça (c'est-à-dire amorcer votre esquive), vous vous êtes pris un shuriken, pourtant facilement "esquivable" en théorie. En théorie seulement...

 Et pour rester dans le domaine de la prise en main, un dernier petit poing... euh, point: vous verrez que quand vous aurez enfin réussi à atteindre un ennemi (mazel tov!) et que vous entamera la phase de combo, comme par magie... vous ne toucherez plus votre ennemi! Qué?! Et oui, ça arrive assez souvent, sans doute parce que vos coups sortant de votre corps bodybuildé sont trop puissants et poussent les ennemis hors de portée. Génial, ou comment perdre votre temps et vous énerver pour rien!


 Graphiquement, le jeu in-game n'est pas trop trop moche, mais pour 1994, on espérait voir mieux quand même: mis à part le fait que presque tous les ennemis se ressemblent excepter leur couleur et leurs armes (s'ils en ont) et que les petites images de présentation d'un nouveau chapitre sont assez moches, le reste est potable et dans la lignée des jeux MegaDrive. Les décors rappellent bien l'univers des comics, un peu sombre et lugubre et le héros est pas trop mal modélisé. Vous pourrez noter les passages éclairs de divers parodies d'ennemis ou d'amis, comme Elektra ou Clark Kent. Oui, j'ai été assez soft sur ce point pour une fois, profitez-en, ça ne va peut-être pas durer!

 

 Passons à la bande son du jeu. C'est clairement pas terrible du tout, même si la MegaDrive ne dispose pas du meilleur chipset son des consoles 16-bits, on a clairement connu mieux, surtout dans le beat'em all (il suffit de revenir en 1990 avec Bare Knuckle pour s'en rendre compte!). Pourtant ça commençait bien, avec une version pixélisée du thème de la Fox au lancement du jeu; et puis viennent les vraies musiques, sans filet, sans thème connu pour essayer de faire passer une bande son pour meilleure qu'elle ne l'est. On tombe sur des musiques sans charisme, assez énervante pour les oreilles et très souvent qui ne donne pas le ton que les niveaux possèdent par leur ambiance graphique. C'est assez brouillon, comme si les musiques avaient été faites et gardées avant que les niveaux ne soient conçus, ce que même les débutants ne font pas... enfin, je le pense.


 Le jeu est partagé en chapitres (X pour être précis), qui sont eux mêmes partagés en niveaux (comptez-en 4 par chapitre). Les premiers niveaux sont assez courts, on y croise des passages de plate-forme qui tranchent avec l'action du jeu, et ce n'est pas un choix judicieux. Et oui, si on avait envie de devoir refaire 20 fois le même saut en évitant une arme qui se balade dans le coin pour passer d'un immeuble à un autre, on aurait choisi un jeu du genre Rayman ou autre hits de la plate-forme. Enfin bref, revenons-en aux niveaux. Passés les niveaux courts du début, ils deviendront de plus en plus long, lent et sans intérêt, les ennemis arrivant par groupe de deux ou trois en fonction de l'ancienne salve que vous aurez réussi à neutraliser, et ce bêtement, sans intérêt et sans grande envie de votre part. Et je peux vous dire que ça devient de plus en plus une corvée de finir un niveau, surtout quand on sait que le prochain serait identique, voir pire.

 

 Ajoutez à cela un système de scoring totalement inutile car vous serez obligé de neutraliser tous les ennemis d'un niveau pour avancer dans l'histoire, et quelque soit la manière dont vous les éliminer, vous gagnerez autant de points (y'a juste votre vie restante en fin de niveau, mais d'un côté, qui s'intéresse aux scores sur un jeu sur console, sachant que le score disparaîtra en éteignant la console?!). Et puis surtout, il n'y a aucun item rapportant des points disséminés dans les niveaux, déjà que c'est la guerre pour obtenir de la vie (on en trouve que dans les niveaux sur les toits d'immeuble, mais pas en mode plate-forme). Heureusement qu'on regagne de la vie à chaque début de niveau.

 Allez, dernier point pour finir, sachez que même si le jeu reste facile si on enlève tous les inconvénients du gameplay et les boss, l'IA du jeu enfonce le clou, car les ennemis vous fuiront comme la peste, n'hésitant pas à aller jusqu'à vous narguer en faisant le tour de vous sans vous toucher et sans pouvoir les toucher. Je veux bien qu'il y ait de la difficulté, mais qu'un jeu soit tout simplement impossible, ça ne passe pas...


 Verdict: à trop vouloir faire dans la parodie, The Tick est devenu une parodie de jeu vidéo.



bigvilo


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Rom: http://www.gametronik.com/site/fiche/megadrive/Tick%252C%2520The/

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