Éditeur : THQ
Année : 1992
Support : Gameboy
Le Rocky & Bullwinkle Show était un duo de séries animées américaines (qui n'a pas passé l'Atlantique à l'époque) qui était très populaire dans les années 60 auprès des enfants, mais également des adultes. Ces petits épisodes mettaient en scène Rocky, un écureuil volant, et Bullwinkle, un grand élan penchant pour le niais et maladroit, dans des aventures totalement incongrues dans la ville de Frosbite Falls, provocant l'hilarité avec des pièges se retournant contre son créateur, qui se trouve être bien souvent les Pottsylvaniens Boris Badenov et Natasha Fatale. Je vous encourage à écumer les sites américains pour avoir plus d'informations sur cette série comparable à nos Shadoks.
Bien que cette série d'animation remonte aux années 60, elle possédera quand même son adaptation en jeu vidéo, et ce, sur la plupart des supports populaires au début des années 90, soit prêt de 30 ans après sa diffusion, quand la plupart des anciens téléspectateurs (et éventuels futurs possesseurs du jeu) considère le jeu vidéo comme une sous-culture pour ados un peu en marge. Nous allons nous pencher un peu sur la version Gameboy de The Adventures of Rocky & Bullwinkle & Friends.
The Adventures of Rocky & Bullwinkle & Friends sur Gameboy est un jeu de plate-forme orienté jeune public mettant en scène les deux principaux protagonistes de la série, Rocky et Bullwinkle, qui devront partir à la recherche de précieux objets qui ont été volés au musée de Frosbite Falls par Boris et Natasha pour le compte de la Pottsylvanie. Vous devrez parcourir différents lieux que vous pouviez voir dans la série, de la ville à la lune, afin de contrecarrer les plans de vos ennemis.
Graphiquement, bien que ce soit de la 8-bits monochrome, les graphismes sont très moyens, limite quelconque. Les sprites étant très gros, on pouvait s'attendre à un minimum de détails, notamment pour nos deux héros. Et bien ce n'est pas le cas, Rocky et Bullwinkle sont affreux, surtout au niveau du visage. C'est dommage, car les deux pottsylvaniens sont bien reconnaissables et pas si mal détaillés. Les décors vont du correct (pour Frosbite Falls par exemple) à l'illisible avec le personnage sélectionné (pour la lune). Les différents éléments qui tenteront de vous barrer la route sont variés, d'un Boris qui vous lance des bombes à un cadeau piégé sur une planche à roulette, en passant par l'extra-terrestre qui vous tire dessus avec son blaster ; leurs effets à l'écran sont assez simplistes (vous clignoterez juste quand vous serez touché, pas de grosse animation donc) et manque un peu de folie.
Bref, si vous vous attendiez à un jeu qui retranscrit fidèlement l'univers de la licence,vous risquez d'être un peu déçu comme un enfant à Noël qui attendait un Power Rangers et qui a eu un jeu de société.
Les musiques du jeu sont assez sympa mais pas inoubliables, elle reste dans l'ambiance "dessin animé d'enfance" que donne le jeu. Leur contrat est donc rempli, sans pour autant obtenir de mention "bien", qui fait qu'elles restent négligeables, notamment pour ceux qui aiment jouer sans le son. Les bruitages sont justes, mais on les entend assez peu finalement.
L'histoire est classique et dans le ton du dessin animé : une expo d'œuvres d'art dans la ville de nos deux héros, mais Boris et Natasha, les deux méchants, décident de voler tout ce qui est possible pour glorieuse nation communiste de Pottsylvanie. Les deux animaux yankees vont donner corps et âme à la recherche de ces objets d'art un peu partout dans le monde, et même en dehors. Ce serait un peu light si le jeu serait ces dernières années, mais c'était monnaie courante pour un jeu sur console portable d'époque, même sur consoles de salon. Mais le plus clair du jeu se résume à avancer en évitant les obstacles, en sautant par dessus les trous et d'aller uniquement sur la gauche du niveau, pour passer à la zone suivante. Idem que le précédent point aussi, sauf qu'il manque juste quelque chose pour dire qu'on a terminé le niveau, comme une flèche, un objet qu'on vient de retrouver ou tout simplement une bouse de vache.
Passons à la prise en main, enfin. Je dis "enfin" car vous allez enfin comprendre pour ce jeu est dans cette catégorie. Deux boutons forcément, nous sommes sur Gameboy, le A sert à sauter et le B sert à « attaquer ». Et si je dis attaquer entre guillemets, c'est parce que je n'appelle pas se courber attaquer un adversaire. Oui, Bullwinkle (l'espèce de caribou pour ceux qui ont déjà oublié) a décidé que pour être efficace, il faut faire une génuflexion devant ses ennemis... Pourquoi pas. Rocky décide de tourner sur lui même pour attaquer avec sa queue, là on devrait avoir un coup de bois (les bois sur la tête hein), mais ça ressemble plus à une attaque de votre diaphragme pendant une bonne cuite qu'à une charge furieuse d'un élan. Et puis les sauts, ça aussi c'est une sacrée histoire. Nos deux héros (oui, cette fois, ce sont les deux qui en prennent pour leur grade) semble se moquer de la gravité, car leurs sauts sont super lents au point qu'on a l'impression de les voir voler comme Michael Jordan à la grande époque (mais sans le ballon), et pour le coup, ce n'est pas une louange. Les sauts semblent irréels, interminables et surtout, on a l'impression que chacun de nos sauts n'aboutiront pas à l'endroit voulu et la moitié du temps, ça n'aboutira pas. Et la lenteur de sauts est contagieuse, car nos deux amis à poils sont d'une lenteur rarement vu dans un jeu issu d'un dessin animé, tellement qu'on aurait presque envie de greffer un autre bouton sur la console pour pouvoir accélérer...
L'IA est correcte pour un jeu du genre, les ennemis se dirigeront vers vous quand ils vous verront, où lanceront des projectiles dans votre direction. Mais du coup, il y a du bon et du moins bon, forcément si c'est juste correct. Par exemple, certains projectiles seront visibles au dernier moment, et ils arriveront assez vite (je pense par exemple aux bombes du premiers niveaux), et vu que vos déplacements sont assez lents, vous ne les esquiverez que quand vous serez tombés plusieurs fois dans le panneau. Les déplacements ennemis sont faciles à anticiper, ce qui équilibre la difficulté avec le précédent point. Par contre, en terme de difficulté, sachez qu'on ne peut pas la changer (ça encore, c'est pas grave), mais elle ne progresse pas au cours de la partie, donc si vous arrivez à cerner le jeu, vous n'aurez pas l'impression d'avoir décollé et progressé depuis le début.
Le jeu n'est pas si facile à cause de certains points donc, et le finir sera difficile dans les premiers temps ne sera pas aisé. Ne comptez pas terminer le premier niveau dès les premières parties, et il en est de même pour les autres, surtout que vous êtes limités en nombre de vies (trois pour tout le jeu, sans possibilité de continuer). Il vous faudra bien deux heures pour le finir une fois que vous le connaîtrez par cœur, Et rajoutez-en le triple à essayer de passer ce satané passage où vous perdez votre dernière pomme de santé à chaque fois.
Verdict : trop hardcore pour être joué par de jeunes enfants, The Adventures of Rocky & Bullwinkle & Friends a bien fait de ne jamais passé l'Atlantique.
bigvilo
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Émulateur: http://www.gametronik.com/site/emulation/game_boy/
