Éditeur : Midas Interactive

Année : 2001

Support : Playstation 2



Je crois qu'on a déjà eu cette conversation, mais quand j'étais petit, j'adorais certains films que je ne pourrais plus regarder actuellement, parce que ce sont des films qui ont mal vieilli, parce que j'ai des goûts différents ou tout simplement parce que je me suis rendu compte que certains films ne sont tout simplement pas bons. Si je devrais citer quelques exemples, je dirai très rapidement Batman et Robin (oui, celui où Schwarzy fait Mr Freeze) et Les Pierrafeu.

 

Pour les plus jeunes d'entre nous qui n'ont pas connus les années 90 avec son lot de films, séries et dessins animés pour enfants, La Famille Pierrafeu est le premier film en prises de vues réelles sorti en 1994, reprenant les codes de la série d'animation Les Pierrafeu, dont les aventures ont commencé au début des années 60 aux Etats-Unis. Même si le film n'est pas d'excellente qualité, il essaye de coller à l'esprit du dessin animé sans y arriver, mais reste un film agréable à regarder étant enfant ou en famille. Six années plus tard, un second film sort sur grand écran, à savoir Les Pierrafeu à Rock Vegas, qu'on peut mettre dans le même sac.

 

Et allez savoir pourquoi, un an plus tard (et trois ans pour l'Europe) sort un jeu vidéo issu de ce film sur Playstation 2, pourtant le même nom : Les Pierrafeu à Rock Vegas.


Les Pierrafeu à Rock Vegas est un jeu de course sorti en 2001 sur Playstation 2. Reprenant les principes des Mario Kart et autres Crash Team Racing, vous pourrez jouer jusqu'à 4 en écran scindé dans des courses aux forts accents préhistoriques avec des références à la culture actuelle et bien entendu, au film du même nom.


La PS2 se fait vieille, pour aujourd'hui certes, mais en 2001, elle est à la fleur de l'âge, et propose un véritable fossé avec sa grande sœur la Playstation première du nom. Mais pas avec tous les jeux, et Les Pierrafeu à Rock Vegas en est la preuve parfaite. Mis à part une distance d'affichage plus élevée, ce jeu serait sorti sur la PS1, on n'aurait vu aucune différence. Design des véhicules coupé au silex (et tout simplement moche), courses peu détaillées et au tracé pas toujours très inspiré, on a vite fait d'avoir mal aux yeux si on reste concentré trop longtemps sur ce qu'il se passe à l'écran. Aucune cinématique ni même d'extraits du film pour illustrer le championnat, rien à part quelques espèces de screen faits à la main histoire de patienter pendant les temps de chargement.

Le choix des couleurs utilisées n'est également pas top, le jeu est bien souvent très voir trop sombre, coupant avec le côté clair et enfantin du film et notamment de Rock Vegas, très lumineux tant qu'on n'est pas à l'intérieur. Enfin, évitez le mode multijoueur, si déjà vous trouvez que le mode solo est illisible avec ses nuances de couleurs pas toujours bien choisies ou ses circuits trop fourre-tout qui ne permettent pas de bien anticiper les courbes des "routes", alors imaginez sur un écran divisé en deux voir en quatre... De quoi atteindre rapidement la crise de nerfs.

 

Les musiques du jeu sont assez secondaires, on les entend à peine, et ne dérange pas, c'est déjà ça. Mais tout ce qui est bruitages et interventions à hautes voix, on ne peut pas les rater ! Certains bruitages sont assez rigolos, comme cet espèce de bruit de glissade quand on prend un œuf (ou quand c'est le concurrent qui se le prend) ou le bruit des pierres qui se cassent quand on rentre dedans. Par contre, ce cri d'oiseau préhistorique qu'on entend très souvent sans savoir vraiment pourquoi, qui agace très vite, ou pire : les petits commentaires (en français s'il vous plaît) des quatre pilotes en fonction de votre conduite ou des items utilisés est une véritable plaie qui vous fera regretter d'avoir laissé le son de votre télévision activée ! En une seule course, on peut avoir le droit à minimum 30 "conduisez de manière civilisée !" ou "ça sert à quoi, ça ?" quand vous vous prenez un mur, une dizaine de "ça va vite !" quand vous avez une accélération, ou quelques "je vais le dire à Fred, il va te casser la figure" si un adversaire vous envoi un objet dans le coin de la roue. Et quand ça arrive toutes les cinq secondes, avec la même intonation, surtout quand vous galérer dans une course, ça a vite fait de vous mettre les nerfs en pelote !


Les Pierrafeu à Rock Vegas reprend une prise en main classique pour les jeux de course de l'époque : on accélère avec X, on freine avec carré, on bouge avec le stick ou les flèches analogiques et on peut déraper avec L1. Jeu avec bonus/malus oblige, on peut lancer des items ramassés avec R1, en ayant la possibilité, selon l'objet, de le lancer vers l'avant ou l'arrière en maintenant appuyer la flèche de direction haute ou basse selon le choix. Tout ce qu'il y a de plus classique pour un Mario Kart-like quoi.

Sauf qu'il y a un hic, un gros hic même, sinon ce ne serait pas drôle. Les divers véhicules préhistoriques proposés dans le jeu (à débloquer au fur et à mesure en finissant les championnats) ont des statistiques (qu'on ne peut pas voir lors de la sélection) très fortement semblables, et le choix du personnage qui les conduit n'ont aucune importance en ce qui concerne les sensations de conduite. Ces dernières qui sont d'ailleurs très mauvaises, tout d'abord en prenant en compte ce que je viens de dire, et parce que les véhicules sont de véritables savonnettes qui finissent très souvent dans le décor, voir dans des trous, vous faisant perdre un temps fou. On se prend un peu tout et n'importe quoi sur la route, les murs seront nos meilleurs amis pour finir les courses pendant un bon temps d'adaptation. Et cette adaptation, cette maîtrise des engins ne viendra que quand vous aurez compris comment fonctionne le frein à main disponible dans le jeu, pas forcément évident à dompter, car celui-ci a tendance à vous faire tourner très vite. Mais tout est une question de coup de main ; quand vous serez l'un des rares à pouvoir vous vanter d'y arriver, il ne vous restera qu'à savoir quand ralentir et freiner pour ne pas finir une roue dans le vide quand vous serez sur un pont, synonyme de chute alors que vous aviez redressé pour revenir sur la route. Pas d’échappatoire, une fois engagé dans un précipice, vous tomberez forcément dedans.

Parlons vite fait des bonus récupérables sur la route dans ces cadeaux au papier léopard. On peut trouver des boules de bowling grises et rouges, correspondantes respectivement aux carapaces vertes et rouges chez Nintendo ; il y a également un oiseau préhistorique, qui va transporter un rocher juste devant l'adversaire devant vous et le laisser tomber, des rochers à semer qui bloque les adversaires qui les touchent, des œufs de dinosaures pour faire glisser les autres participants, des poids pour ralentir considérablement les adversaires pendant un court laps de temps, un accélérateur, une pièce vous donnant une invincibilité et un gain de vitesse pendant quelques secondes et un rouage défectueux qui inverse la direction de vos adversaires pour quelques instants. Du classique, mais également du frustrant, comme ces pierres qui nous font revenir à 0km/h lorsqu'on se les prend de face, ou cette direction inversée qui nous fera aller un peu n'importe où pendant le malus, mais également quand on revient à la normale car on est encore avec les anciennes touches pour tourner. Une bonne idée pour faire rager ces potes quand on joue ne multi !

 

Le jeu n'a pas vraiment d'histoire, il s'inspire toutefois du film du même nom pour son univers, à savoir préhistoire, une ville fictive nommée Rock Vegas faisant penser au Las Vegas actuel, mais rien de plus. Le mode championnat n'a aucun fil conducteur, on enchaîne les courses pour avoir le temps le plus court une fois que toutes les étapes sont finies (pas de classement par point, juste au temps, comme au Tour de France), et il n'y a pas d'extraits du film non plus, pour montrer que la Playstation 2 est également un lecteur vidéo. Non, on est juste devant un jeu de course orienté multi avec une licence d'un film qui vient de sortir, mais parfois, c'est pas plus mal qu'il n'y ait pas plus !


J'ai l'impression de me répéter avec un précédent Loose Test : du fait de sa prise en main catastrophique, le jeu est difficile... mais pendant un temps. Le frein à main dans la poche, les courses auront l'air insipide, sans grand intérêt, et ce sera le cas. Sans éventuelles chutes ou multiplications de malus, vous devriez terminer chaque course premier voir second. Mais vu que le classement en championnat ne se fait qu'au temps, une seconde place voir une troisième n'est en rien éliminatoire, si vous reprenez suffisamment de temps sur les prochaines courses ; de même, on peut terminer un championnat premier sans avoir gagné une seule course. Les bonus/malus étant assez présents dans les courses, vous n'aurez aucun souci pour vous défendre en cas de dépassement. Et puis vu qu'il n'y a que quatre véhicules sur les tracés, vous y compris, remonter vos adversaires ne sera pas un chemin de croix.

 

Les développeurs ont eu une idée géniale pour rallonger artificiellement la durée de vie d'un jeu sans grand intérêt : on commence avec seulement trois courses disponibles en championnat et en course simple, et à chaque fois qu'on termine le championnat premier, on débloque un nouveau véhicule et une course supplémentaire, qui vient se greffer au championnat, jusqu'à ce qu'il y ait 24 courses, bien entendu à faire pour gagner le vrai championnat. Alors ça apporte de la replay value, mais qui aura envie de jouer à ce jeu une fois qu'il aura compris après une seule course qu'il ne mérite pas qu'on en fasse une seconde ?

Il y a également un mode multijoueur jusqu'à quatre (évitez d'être à quatre sur le même écran quand même), avec les courses classiques proposant les mêmes règles qu'en solo, ainsi qu'une sorte de mode arène se mêlant à un mode "capture the flag" dans les jeux d'action, puisqu'il faudra ramasser un objet avec son véhicule, le garder pendant un certain temps (le temps se cumule) sans se faire toucher par les autres joueurs qui pourront ramasser l'objet une fois que vous l'aurez perdu à cause d'un item. Et oui, c'est aussi incompréhensible à l'écrit qu'à jouer.


Verdict : Les Pierrafeu à Rock Vegas a le mérite d'être aussi bon que le film... ou plutôt aussi mauvais. A oublier très vite.

bigvilo

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