Éditeur: Konami

Année: 2004

Support: Playstation 2



Retrouver des CD isolés dans une vieille pochette de CD est monnaie courante, surtout quand on ressort des cartons de vieilleries, avec plus ou moins de nostalgie et plus ou moins de chance quant au contenu du CD. Ça va du simple CD de musiques au repaire des photos de jeunesse scannées ou encore de vieux jeux qu'on aurait préféré oublié. Et c'est malheureusement trop souvent ce dernier.

Bien que ce ne soit pas mon cas, ça pourrait très bien arriver à vous, à vous ou à vous. Imaginez vous ressortir cette fameuse pochette, et vous tombez sur un DVD d'un jeu Playstation 2 que votre beau-frère vous avez prêté il y a 8 ans en vous disant "c'est d'la balle, testes le!", et vous l'aviez laissé dans cette pochette, en vous disant "plus tard". Et vous auriez mieux fait de ne pas accepter ce cadeau empoisonné nommé McFarlane's Evil Prophecy.


Evil Prophecy est un beat'em all en 3D très sombre. A la suite de la lecture d'une prophétie annonçant la fin du monde à la suite de plusieurs événements annonciateurs et tout à fait communs (enlèvements d'enfant la nuit, apparitions de morts-vivants, la routine quoi), et à l'annonce d'un monde ravagé et envahi de créatures et autres monstres plus effrayants les uns que les autres, le Dr Jaeger décide de réagir et veut réunir quatre personnes hors du commun pour contrer cette annonce apocalyptique par la force. A vous de mener cette mini-armée contre des millions d'ennemis.

Bref, vous devrez faire preuve de force et de stratégie en menant vos quatre héros au casse-pipe contre une véritable armée avide de sang humain... En fait non, pas besoin de stratégie, juste de beaucoup de force pour botter le plus de cul possible.


Bien entendu, on ne s'attendait pas à un scénario phénoménal pour un beat'em all où le seul but sera de taper tout ce qui sort de terre, mais là... Un savant réuni trois héros (un gros costaud sans cervelle, une tueuse de vampires qui ne s'appelle pas Buffy et un chamane africain) pour l'aider à annihiler la fin du monde. Oui, à quatre contre des millions d'ennemis qui ne voudront que votre peau! Bref, aucune modestie, on est aux commandes de surhommes sans fatigue, sans peur et sans reproche (ou presque). Ensuite, le reste de l'histoire n'est mis en avant qu'au début de l'aventure; vous aurez bien quelques quêtes ça et là au cours de votre exploration du monde, mais ça n'aura pas de réel rapport avec la trame principale (en admettant qu'il y en ai une) et n'aura pour but que de progresser ou finir le niveau.

 

Pour ce jeu, comme le laisse entendre le titre, c'est le papa de Spawn qui s'est chargé du character design de tout ce qui bouge dans le jeu, en rapport avec la littérature et le folklore mondial des créatures maléfiques. Mais force est de constater que c'est moche, très moche du début à la fin (sauf peut-être la cinématique d'avant écran-titre, typée comic bien sympa), les niveaux sont en manque cruel de vie, les personnages ont un charisme aussi prononcé que celui du responsable du club d'échec d'un collège de province et les ennemis sont aussi bien faits qu'ils sont effrayants. Et puis les cinématiques de jeu sont faites avec le moteur de ce dernier, donc n'espérez pas mieux. Les ennemis se ressemblent tous dans chacun de leurs mondes, des chiens enragés écorchés, des espèces de maîtres chiens ressemblant à Psycho Mantis de MGS mais avec un peu plus de muscles, quelques loups-garou, du Franlenstein et quelques zombies de différentes époques de l'Histoire représentent le peu de bestiaire à dégommer. Très répétitif et pas très joli. Et puis comment ne pas parler des héros d'un soir (ou plutôt, d'une histoire), avec des personnages stéréotypés même graphiquement et tout aussi mal représentés que leurs ennemis. Pauvre d'eux...


Il y a des choses importantes à prendre en compte quand on veut faire un jeu dans l'univers du beat'em all: une bonne prise en main et du fun immédiat (les deux sont bien entendu liés). Mais quand on a ni l'un ni l'autre, qu'est-ce que ça donne? Un beat'em all raté. Et comme vous vous en doutez, cette prophétie de l'enfer rentre dans ce classement peu flatteur. Comment obtenir du fun quand la plupart du temps vous appuierez sur le même bouton pour faire la même attaque et les mêmes combos? Car oui, vous n'utiliserez presque jamais les combos secondaires (que l'on peut faire en alternant les touches X et O) car ils seront souvent ratés et vous feront sauter comme un âne devant vos ennemis (qui doivent bien se fendre la poire) pour rien. La prise en main se résume ainsi:

  • X pour donner des coups standards; appuyez trois fois de suite sur ce bouton et vous ferez un combo.

  • O pour sauter (inutile dans le jeu, y'a rien à sauter); permet de faire des combos en le couplant avec X ou faire des coups en sautant (pas très puissants et très lents).

  • Carré pour balancer une attaque spéciale propre à chaque perso (électricité, grenade, tir au flingue et lancer de boomerang); c'est assez peu précis mais ça fait des dégâts et utilise de votre barre de mana, on peut s'en passer.

  • R2 permet de faire votre super coup: beaucoup de mana sera utilisé mais les dégâts seront importants.

  • Les flèches permettent de changer de personnages, et c'est un excellent poing, histoire de varier un peu et aussi d'aider les persos qui demandent de l'aide.

  • Triangle permet de dialoguer et ramasser des objets.

 

Sur le papier, ce n'est pas inintéressant, mais au final, ça tourne simplement à la plus grand simplicité, à savoir marteler le bouton X (très souvent dans le vent) et attendre que tout le monde pète dans une mare de sang. Et quand en plus la caméra s'y met et qu'elle se positionne là où elle ne sert à rien et ne vous permet de ne rien voir de l'action, on a juste envie de poser la manette et attendre que le boulot se fasse. Pas très encourageant pour un jeu qui se doit d'être un défouloir.

 

Petit point sur l'ambiance sonore du jeu: déjà, toutes les phases de dialogues sont uniquement manuscrites, donc pas de voix pour nos héros, c'est dommage, ça aurait donné envie de suivre un peu le maigre mais complexe scénario du début du jeu. Pour ce qui est des bruitages, on entendra surtout les pifs et pafs des pains dans la tronche, un peu juste pour de la PS2 en milieu de vie (et donc au sommet de son art), les autres bruitages comme les explosions et autres bruits d'armes sont corrects sans pour être réalistes. Et pour finir, les musiques, aux abonnés absentes pour la quasi totalité du jeu, vous ne les entendrez que quelques secondes par niveau en général. Dommage aussi pour cet «oubli», car le jeu perd une part de rythme sans musique...


Il y a un point important à décortiquer à propos de cet Evil Prophecy: la difficulté et plus particulièrement l'intelligence artificielle. Pourquoi, dans les niveaux standards, on se fritte à des ennemis qui se collent à nous et nous regardent dans le blanc des yeux pendant une vingtaine de secondes avant de se décider à attaquer? Pourquoi leur avoir fait une barre de vie aussi importante s'ils ne se défendent pas vraiment? Et surtout, pourquoi avoir fait des boss qui sont totalement à l'inverse des ennemis de base, à savoir imbattables sans les faire une centaine de fois et les avoir sur un coup de chance et si puissants? Je joue en mode Normal, normalement équilibré au niveau de la difficulté tout au long du jeu et faisable par presque tous, mais là... On s'ennuie au court des niveaux que l'on finit du premier coup sans problème, et quand arrive le grand méchant de fin de zone, on se prend une raclée en moins de deux minutes sans l'avoir touché! De quoi en rebuter plus d'un, surtout quand on voit la globalité du jeu.

Malgré tout, le jeu vous propose six mondes à l'ambiance propre comprenant quatre niveaux à explorer pour découvrir un peu les créatures qui ont inspirés les développeurs du jeu.


Verdict: McFarlane's Evil Prophecy aurait pu être un bon beat'em all 3D dans cette période de disette qu'il y a eu pendant quinze ans, mais... ce ne fut pas le cas.


bigvilo

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