Date de sortie : 2000
Éditeur : SNK
Genre : run and gun
Support : Neogeo (AES et MVS)
Alors que chez nous, la série n'est encore connu que des fans d'imports et des puristes des jeux 2D, Metal Slug, jeu de run & gun aussi bien connu pour son fun et son humour que pour sa difficulté et sa beauté, connu son petit bonhomme de chemin au pays du Soleil Levant. La preuve, commencée en 1996 (à une époque où on regarde que vers la 3D), elle aborde le nouveau millénaire avec un troisième opus, simplement nommé Metal Slug 3, qui s'annonce digne des plus grands jeux d'arcade !
Pour ceux qui ne connaissent toujours pas la série des Metal Slug malgré son omniprésence sur la scène de l'émulation et ses nombreuses rééditions et titres originaux sur des consoles plus connus des occidentaux que la Neogeo AES, MS est un beat'em up / run & gun où vous incarnez un des quatre soldats de l'armée régulière (que sont Marco, Tarma, Fio et Eri) qui s'en va en guerre contre l'armée rebelle, qui a pour but d'assouvir une domination militaire sur le monde. Pour ce troisième épisode sorti sur Neogeo, il a décidé de s'allier une nouvelle fois aux extra-terrestres pour que son coup d'état puisse devenir une réalité. Reste à savoir si les Peregrine Falcons arriveront à contrecarrer les plans démoniaques du général Mordem...
Graphismes :
Prenant le partie de rester sur un aspect 2D fourni au détriment d'une 3D popularisée, Metal Slug réussit du coup à proposer un univers à l'ambiance totalement loufoque, des effets visuels nombreux et spectaculaires et des milliers de clins d’œil et autres petits détails qui le démarque des autres productions du genre. On sera ravi de voir notre personnage grossir s'il mange trop d'objets bonus comme du poisson, du pain ou des fruits, voir de la buée sortir de sa bouche dans les niveaux froid, ou encore voir les ennemis faire leur vie au coin du feu en vous attendant. Et ce ne sont qu'une goutte d'eau dans un océan de détails.
Tous les niveaux sont très bien faits, avec une progression n'allant pas forcément de gauche à droite, mais aussi de haut en bas (niveau sous-marin), de bas en haut et parfois même de droite à gauche (dans la grotte préhistorique). On ne peut pas s'ennuyer dans ces niveaux, tellement ils sont beaux et cachent des éléments à exploiter (notamment pour prendre d'autres chemins que le principal).
Mais le jeu dispose aussi d'effets impressionnants : les explosions, les tirs, le design des boss et des mechas qu'on croise au cours du jeu, tout est savamment orchestré et le rendu final est juste jouissif. Du grand art signé SNK.
Musiques :
Le jeu dispose d'une bande-son respirant les airs militaires totalement clichés du cinéma américain, histoire de rappeler aux joueurs qu'il est dans un jeu d'action qui ne se prend pas au sérieux dans son scénario et son approche de la guerre. Chaque musique, même si on ne les entend pas à cause des coups de feu et autres cris venus de toutes parts, est une réussite, pouvant s'écouter sans forcément jouer à Metal Slug, si bien entendu on ne se limite pas à une catégorie de musiques à écouter chez soi, tout simplement car elles viennent toujours au bon moment, dans le bon niveau. On sent qu'il y a eu de la recherche et du travail pour sortir des musiques d'aussi bonne qualité sur une cartouche !
Le jeu est agrémenté de quelques voix digitalisées également de bonne facture, sentant bon les années 90 qu'on vient juste de quitter. Les effets sonores, qu'ils viennent de vos flingues, des explosions dues à vos flingues, des ennemis gigantesques qui essayent de vous atteindre ou de votre couteau coupant des cordes pour libérer un otage, sont aussi de véritables réussites et agréables à l'oreille du gamer exigeant.
Maniabilité / gameplay :
Le jeu se joue avec trois boutons : A permet de tirer, B de sauter et C pour lancer les grenades (et autres grosses munitions selon les slug que vous prendrez). On reste donc dans la pure lignée de ce qui a fait la réussite des trois précédents épisodes. La nouveauté dans cette version vient du fait qu'une nouvelle transformation est possible (à part l'utilisation de slug, les fameuses machines de guerre, comme des autruches, des éléphants, des sous-marins ou des hélicoptères)) : vous pouvez vous transformer en zombie si de la gerbe de ces fameux suppos de Satan vous arrive dessus. Vous serez alors plus lent, mais invincible aux tirs ennemis et cracherez une énorme gerbe de sang au lieu de lancer des grenades. Mais si vous êtes à nouveau toucher par ce vomi, vous perdrez. Vous pouvez revenir à votre état normal en prenant un médikit qui traîne. Et il y a assez peu de choses à redire à ce sujet, car si on rate un saut, si on ne tire pas à temps ou ou si on fonce droit sur un tir ennemi, on ne pourra s'en prendre qu'à soi-même.
Mais d'un côté, jeu pour salle d'arcade oblige, Metal Slug vous fera perdre et perdre encore jusqu'à arriver à connaître les niveaux par cœur, car on le sait, il faut que le joueur mette le plus de pièces dans la borne. Alors le jeu est très dur, même si le premier niveau est accessible à tous, histoire de conserver le joueur occasionnel sur la borne. Pour voir la fin du jeu, il faudra donc s'accrocher et avoir pas mal d'argent...
Scénario :
Bien que n'étant pas indispensable pour le gars qui n'est là que pour dézinguer sans regarder ce qui passe sous son canon, Metal Slug 3 dispose d'une intrigue qui suit celle des précédents épisodes. Après plusieurs échecs, le général Mordem ne désespère pas d'imposer un régime militaire dictatorial sur le monde grâce à son armée. C'est pourquoi les forces armées des Peregrine Falcons dont vous faites parti devront se dresser sur sa route, afin que le monde reste libre, sans la domination de l'armée. On est clairement devant une satire des régimes dictatoriaux dans le monde (on le voit à la tête du général Mordem, qui ressemble à un mélange entre Saddam Hussein et Adolf Hitler, avec sa croix ressemblant un peu trop à une svastika), qui sont prêt à tout pour garder leur pouvoir, quitte même à s'allier avec des extra-terrestres pour trouver suffisament de puissance pour se défendre contre l'envahisseur. Mais tout est tourné en ridicule, on se marre devant certains éléments loufoques de l'histoire qui se fiche un peu de la notre (aller chercher un mammouth dans une grotte, aller dans l'espace comme si on allait faire les courses...).
Autre point important dans l'histoire, ce sont tous ces points, ces petites références au monde du jeu vidéo et du cinéma qui viennent se greffer aux éléments de l'histoire pour former un tout, et qui est magistralement orchestré. On sera hilare en voyant les références à La Guerre des Mondes, 2001, l'Odyssée de l'Espace, Starship Troopers ou encore aux shoot'em up. Bref, pour un jeu d'arcade, les développeurs se sont bien décarcassés pour que sans s'en rendre compte, le scénario soit omniprésent dans le jeu pour nous aiguiller... et nous faire rire.
Replay value :
De part sa difficulté (le moindre tir de flingue pris est synonyme de perte de vie), vous reviendrez forcément sur Metal Slug 3, car il est impossible de le finir du premier coup sans avoir dépenser moins de 10 crédits la première fois qu'on y joue. D'ailleurs, il est même extrêmement difficile de finir ce jeu avec un seul crédit, même quand on le connaît ! Il faudra donc venir encore et encore sur ce titre pour connaître les endroits cachés, les différents moyens de sauver tous les otages, les techniques pour battre les boss, où se trouvent tous les slugs et même voir toutes les références. Bien entendu, le jeu dispose d'un mode deux joueurs pour tenter d'aller plus loin sans perdre trop de vie, et pour se marrer un petit moment.
Et puis de toute façon, ce jeu est tellement génial dans son ensemble (graphismes excellents, prise en main immédiate, bande son au poil...) que vous reviendrez dessus des dizaines de fois seul ou à plusieurs pour tenter de battre à niveau les hommes en vert et les extra-terrestres avec votre escouade de pseudo-Rambo au style badass !
Conclusion :
Vous l'aurez compris, Metal Slug 3 est une réussite en tout point. Que l'on soit fan de jeux d'arcade, qu'on veuille se défouler ou rire un bon coup, il devient un passage obligé si l'on a pas trop de temps (car le jeu se boucle assez vite) pour jouer. Pour les connaisseurs, il s'agit à juste titre de l'un des meilleurs jeux de la licence.
bigvilo
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