[LOOSE TEST] Steven Seagal is the Final Option

Date de sortie : Inconnue / Prototype

Éditeur : TecMagik

Genre : Beat Them Up

Support : Super Nintendo

Les jeux mettant en scène des stars hollywoodiennes dans les années 90 ne sont pas légions malgré leur succès au box-office, les rares cas que je pourrais citer sont des adaptations de film, par exemple Time Cop avec Jean Claude Vandamme, Last Action Hero avec Arnold Schwarzenegger, Judge Dredd avec Sylvester Stallone ou encore Lethal Weapon avec Mel Gibson. Autrement dit, des nanards vidéoludiques. Partant de ce constat, TecMagik veut faire quelque chose d’incroyable, dédier un jeu à gros budget, une aventure inédite pour une star hollywoodienne, et ils pensèrent à Steven Seagal, dont le succès en salle et surtout dans les boutiques de location de VHS était indiscutable.

Ainsi est né le projet « Steven Seagal is the final option » !

Le développement du jeu :

Nous sommes donc fin 1993, les foules ne jurent que par Mortal Kombat et ses personnages digitalisés plus vrai que nature, faisant passer le réalisme de l’action un ton au-dessus de ce que pouvait faire un Street Fighter par exemple.

Décidant de surfer sur cette vague, il est décidé que ce titre estampillé Steven Seagal devrait utiliser cette technologie dans un Beat Them Up avec choix multiple, armes, Aïkido et j’en passe. Qui n’a pas rêvé de vivre la vie de Steven Seagal faisant des clés de bras à la volée à des méchants armés et féroces ? Forcément, le succès était assuré, c’était d’une logique limpide pour TecMagik que quiconque achetait ou louait un film de Steven Seagal irait acheter le jeu ensuite.

Ainsi a débuté le développement du jeu, plus de 10000 captures furent prises pour les graphismes / animations des différents personnages, une foule de comédiens, Steven Seagal évidemment serait de la partie. Un jeu à gros budget, plein d’ambition, d’idées, d’aventure … Oui mais voilà … TecMagik parle beaucoup au sujet de ce jeu mais la réalité fut tout autre.

  
Un gardien, un bouton, une porte ... pif, paf, pouf !

En effet, une interview de Steve Wik par Nintendo Player, game desiner / Artist sur la page des crédits de « Steven Seagal is the final option », donna sa vision du développement et ce n’est pas vraiment ce qui a été vendu, des captures sur des comédiens venant pour un jeu de strip poker, pas de Steven Seagal évidemment puisque ce dernier a vendu son nom à TecMagik, rien de plus, même pas l’image du comédien / expert en aïkido. Aucun fond vert, des lumières non adaptées, bref … une catastrophe, Ils ont du faire avec cela de toutes façons. Le projet a été mené de front avec d’autres, c’est dire la priorité de ce dernier.

Steve Wik indiqua donc qu’en parallèle il a dû travailler sur Tom & Jerry, Hunt for Red October, Bobby’s World ou encore un titre de « mathématique sur Philips CDi ». Difficile d’être productif dans une situation pareille. Il indique que TecMagik n’a pas souhaité payer Steven Seagal pour faire des captures pour le jeu, ou qu’il n’a jamais émis un avis ou a été consulté pendant tout le développement alors que TecMagik expliquait que l’acteur était partie prenante du projet et consulté à chaque étape du développement … Il y a eu beaucoup beaucoup d’autres péripéties que je vous conseille vivement de lire ici :

http://www.nintendoplayer.com/unreleased/steven-seagal-is-the-final-option/

 
 
Pied, poing, il est complet Steven Seagal !

Désolé pour le pavé sur le développement du jeu, mais c’est symptomatique d’un développement de jeu qui ne pouvait aboutir qu’en échec … Prévue pour le printemps 1994, en même temps que la version Megadrive [voir interview pour plus d’informations], puis en juin 1994 fut annoncée pour début 1995 mais la version Megadrive disparue au passage … Puis quelques mois après, le titre fut tout simplement annulé. Une version prototype a toutefois réussi à se libérer de ce calvaire pour nous permettre d’avoir un aperçu relativement complet du jeu, bien que très buggé. L’intrigue est en place, les ennemies, les mécaniques de jeu et j’en passe. Suffisamment pour se permettre de juger de la qualité du jeu qui serait sorti … si TecMagik s’en était donné les moyens.

  
De la lave, des ennemis qui flottent dans le vide, des sauts millimétrés ... tout ce qu'on aime !

Graphiquement le jeu est faible, les décors restent en graphismes classiques, plutôt laids et manquant de couleurs, de style tout simplement. Comme vu plus haut, les personnages sont eux sous forme digitalisée, donc des captures d’acteurs et cetera.La qualité quant à elle est loin de Mortal Kombat ou même de Pit Fighter, qui n’est déjà pas un modèle du genre. Les ennemis sont peu nombreux, malgré son état de jeu « prototype » peu avancé, je pense qu’à ce niveau le jeu était complet … et finalement bien vide. Manque de moyens, d’ambition tout simplement.

Les musiques ne sont pas mauvaises, bien dans l’esprit des films d’action des années 90, là encore toutes les musiques sont présentes et dans leur version finale. Les bruitages par contre … sont des blagues de programmeurs, le plus impressionnant reste le cri de Steven Seagal lors de sa chute [fréquente chute …], à écouter pour le plaisir.

Le scénario est là aussi digne d’un film d’action des années 90, un coéquipier tué par un gros méchant, un besoin de vengeance d’un super agent impitoyable et maître d’arts martiaux … en plus le méchant veut faire des armes technologiques mettant en péril le monde entier !!! Il n’en fallait pas plus à Steven Seagal pour mettre une raclée à tout le monde.

A la base un mode deux joueurs était prévu, un second joueur prenant la peau de la coéquipière de Steven Seagal, moins forte au corps à corps mais plus douée avec les armes à feu et autres projectiles. Parce qu’il était possible de ramasser des armes, pistolets, couteaux, également des trousses de soins et d’autres gadgets utiles à l’avancée du joueur.

 
Pistolets, couteaux et autres classiques du genre étaient au rendez-vous

« Steven Seagal is the final option » propose pas mal de chemins pour parvenir à nos fins, différentes portes, codes permettent la progression.

L’idée, plutôt bonne, n’a pas eu le temps d’être correctement implémentée, impossible donc de se promener dans le dépôt de munitions, les égouts ou encore le laboratoire de recherche comme on le souhaiterait. Le jeu est malgré tout "finissable" entièrement, même sans la présence des boss … et sur 6 niveaux.

Pas très difficile, on fait pas mal d’aller-retour pour rien … on tombe souvent, la maniabilité étant des plus mauvaises. Ils ont eu la bonne idée en cas de chute de nous laisser choisir l’endroit où l’on souhaiter réapparaître, très pratique et évitant aux manettes de finir dans l’écran.

Pas très long, plein de bugs et non fini, on ne peut parler véritablement de durée de vie ici, le jeu n’est pas court dans cet état, il aurait surement été plus long dans sa version finale, si elle avait existé.

  
  
Attendez ! C'est l'homme qui tombe à pic ? Ha non, c'est Steven Seagal, l'option ultime !

Verdict : Une histoire hors du commun au vu des témoignages qui ont aujourd’hui fait de « Steven Seagal is the final option » l’un des plus célèbres « Unreleased game » de l’ère 16 bits. Ce titre n’avait rien pour lui, manque d’ambition, ressources inexistantes, un beau projet pour les fans de Steven Seagal, mais voilà, ce n’est pas suffisant de vouloir faire un jeu avec un système à la mode [Beat Them Up+ graphismes digitalisés], une star qui marche et quelques idées. Il manque pas mal de choses encore. Dommage …

Pour finir, il faut savoir que Steven Seagal himself rejette l’idée même que ce jeu puisse exister et qu’il n’a jamais autorisé ce genre de développement … comme quoi, personne n’en voulait de cette  « final option ».

Lenny

Retrouvez l'émulateur et la rom du jeu sur Super Nintendo chez notre partenaire 

Émulateur: http://www.gametronik.com/site/emulation/snes/

Rom: http://www.gametronik.com/site/fiche/nisnes/Steven%2520Seagal%2520Is%2520The%2520Final%2520Option%2520%2528USA%2529%2520%2528Proto%2529/