Éditeur : Taito

Année : 2002

Support : Playstation 2



Le full motion video, ou FMV, a eu sa période de gloire au milieu des années 90, où beaucoup de jeux notamment d'aventure style point'n click, avait fait le pari de ce "réalisme" à l'aide de vidéos filmées avec de vrais acteurs pour pas mal de jeux qui ont laissés de bons souvenirs notamment aux joueurs PC, avec des titres comme Phantasmagoria, The 7th Guest, Tex Murphy Overseer ou Tomcat Alley. Mais il faut l'avouer : avec l'arrivée de la 3D polygonale durant la deuxième partie des années 90, ce système est tombé rapidement en désuétude, ne laissant qu'un goût de cheap en fond de bouche (oui, le jeu de mot n'était pas fameux).

Mais bizarrement, durant les années 2000, il y a bien eu quelques jeux en FMV qui sont sortis sur consoles, et pas forcément d'éditeurs underground qui font ça de leur côté indépendamment. Non, je vous parle d'un jeu édité par Taito, l'un des derniers rois de l'arcade et éditeur de grands jeux comme Elevator Action, Operation Wolf, Chase HQ ou encore Bust a Move / Puzzle Bobble. En été 2002 est sorti un rail shooter en FMV sur Playstation 2, la console du moment, qui n'est pas resté dans les mémoires, et on ne se demande pas pourquoi. Si vous ne connaissez pas Combat Queen, vous allez comprendre pourquoi vous aviez raison de ne pas l'avoir dans un coin de tête.


Combat Queen est un rail shooter (comprenez jeu de tir avec un trajet prédéfini) sorti en 2003 par Taito pour la console 128-bits de Sony. L'action se passe au Japon, lors d'une invasion de scarabées géants qui ont décidé d'attaquer l'homme, pour une raison qui m'est inconnu car je ne parle pas le japonais. Vous faites parti d'une équipe de jeunes femmes entraînées et équipées de fusil laser qui, à bord de leur Jeep rose absolument pas visible par l'ennemi, devront réduire la menace à néant.


Le film interactif... C'était bien en 1995, avec des jeux comme Wing Commander III ou Phantasmagoria, et puis avant la fin du siècle, ça a disparu, et ça n'a manqué à personne. Alors pourquoi Taito s'obstine en 2003 à produire un jeu entièrement en FMV ?! Même si les vidéos sont bien encodées, le rendu à l'écran fait très kitch. Seuls le curseur de tir et les tirs, les ennemis volants (et encore, on a également l'impression qu'il s'agit d'une digitalisation) et les barres de vie/munitions ne sont pas issus d'une caméra et d'un film vidéo. Pour le reste, que ce soit les héroïnes, les bâtiments, les cinématiques... tout est filmé, rien n'est fait avec un moteur 3D. C'est un choix, soit ; mais à une époque où la finesse et la profondeur de la 3D doit faire mouche auprès des joueurs, on fonce droit dans le mur et on s'adresse à un public de niche, même plus que de niche, car peu de joueurs consoles étaient friands de FMV (même s'il y en a eu).

Essayons plutôt de juger sur le contenu de ces vidéos. Etant légèrement cinéphile à mes heures perdues, et assez bon public de films de genre et de séries Z, je ne peux m'empêcher d'éprouver un peu de sympathie pour l'actor studio et les effets spéciaux du jeu. Mais pour un joueur moyen, on est clairement devant un jeu d'acteur bidon qui va plus prêter à sourire qu'à prendre l'histoire au sérieux. Et quand aux effets (spéciaux ou non)... on sent vraiment qu'il y a eu peu d'argent investi dans la partie cinéma du jeu (qui pourtant est assez importante, pour ne pas dire majoritaire). Sérieusement, avez-vous vu le mille-pattes du précédent screen ?! Et encore, vous ne l'avez pas vu en mouvement, les Minikeums étaient des marionnettes plus réalistes...

 

Comme je l'ai dit un peu plus haut, je ne parle pas japonais, ce qui fait que je ne peux remarquer toutes les intonations dans les voix des acteurs du jeu, et c'est bien dommage, déjà parce que comme ça, j'aurais compris le sens exact de l'histoire. Passons donc aux musiques du jeu. Elles rappellent d'une certaine manière les musiques qu'on pouvait trouver dans certains sur bornes d'arcade au milieu des années 90 dans les jeux de bagnoles, couplées à celles d'un jeu d'action se passant dans un lieu clos, comme un donjon. On est donc aux antipodes du thème du jeu, à savoir la guerre en extérieur contre des insectes géants. Et pour les bruitages, on peut se poser quelques questions également, comme par exemple pourquoi on entend des bruits semblables à ceux de vrais fusils, alors que les demoiselles utilisent des fusils laser ; on devrait plus entendre des bruitages à ceux des blasters dans un Star Wars par exemple. Et pour les autres bruitages... lesquels ? A part pour le décompte des points en fin de niveau et les explosions (oui, les scarabées explosent, ils sont mutants je rappelle), il n'y a en pas d'autre, mais d'un côté on ne fait que tirer dans ce jeu. Pas de rechargement, pas d'arme supplémentaire pour éventuellement changer les bruitages des tirs. C'est bien pauvre.


Combat Queen se résume assez simplement en ce qui concerne la prise en main : comme tout bon rail shooter, le bouton O pour tirer, le stick gauche pour bouger le viseur de tir, mais pas de rechargement. On est donc dans une prise en main encore plus simple que la plupart des jeux du genre des années 80-90, mais du coup n'apportant aucune nouveauté.

Mais le petit plus du jeu, enfin petit plus, oui et non, c'est le système de regain de vie et de munitions. Car oui, même si vous avec un fusil laser, les munitions sont limitées, et toute balle perdue sera perdue dans la nature, et croyez moi que vous en perdrez beaucoup car le jeu est assez imprécis, les hitbox des scarabées sont assez pourries et n'augmentent pas au fur et à mesure que les bestioles se rapprochent vers vous, d'autant qu'ils sont assez mobiles. Mais vous pourrez quand même en regagner un certain nombre à chaque fin de niveau, sans doute pas suffisament pour combler ce que vous avez utilisé en cours de route, mais assez pour au moins faire le niveau suivant. Il en est de même pour la vie, sauf que si vous vous débrouillez bien, vous pourrez garder un niveau de vie assez haut. Si vous êtes malins ou totalement suicidaires, vous pouvez convertir une partie de vos munitions en points de vie... A noter que vous perdrez une vie (sur les trois qui vous sont allouées au début du jeu) si vous arrivez à la fin du niveau sans munitions, si vous perdez l'intégralité de votre barre de vie ou si vous n'avez pas atteint assez de points (que l'on obtient en éliminant des scarabées de différentes couleurs). Ca surprend les premières fois quand on ne le sait pas.

 

Pour ce qui est du scénario, je l'ai dit plus haut, on est typiquement devant celui d'un film de série Z, le genre de films qui pourrait passer sur RTL9 pour combler la case de la troisième partie de soirée du mardi soir, bref, quand personne n'est devant la télévision. Des nanas japonaises assez mignonnes ont été choisies pour défendre le Japon d'une invasion de scarabées mutants qui viennent d'on ne sait où, accompagnés de quelques autres bestioles qui seront des "boss" (sur la papier uniquement, car quand on voit le peu de difficulté dont on doit faire face pour les vaincre), histoire de varier un peu les plaisirs, car à part des scarabées, il n'y a pas grand chose d'autre à se mettre sous la dent. On suit un circuit prédéfini par la vidéo, qui nous mènera dans divers endroits qui n'auront que peu d'incidence sur le gameplay (si ce n'est des phases en mouvement et d'autres totalement fixes, comme les boss). On est donc devant un pur scénario à l'intérêt inutile, mais qui fera rire quelques personnes, avant que ces dernières ne se rendent compte qu'elles ont réellement acheté un jeu avec ce scénar'.


Le jeu n'est pas facile, pas à prendre en main (même si les déplacements du curseur semblent un peu lents) mais jouer correctement. Le fait que l'on soit obligé d'anticiper mais pas trop les déplacements des insectes et que le nombre de munitions soit limité rend le jeu bien plus dur qu'on ne pourrait le croire. Les insectes vont vite, très vite, et les tirs seront plus aléatoires qu'autre chose, donc vos munitions seront perdues... et il arrive parfois qu'au bout d'un bon moment dans le jeu, vous n'ayez plus moyen d'avoir de munition,s vous obligeant à tout recommencer si vous n'avez pas fait plusieurs sauvegardes pour anticiper ce genre de problème ! Les combats contre les boss n'ont aucun intérêt, bougeant peu et n'attaquant presque pas si vous arrivez à leur tirer dessus au bon moment, qui sera facile à trouver dès le premier affrontement.

 

Les niveaux sont assez rapide, en général ils ne durent pas plus de deux à trois minutes pour les plus longs. Mais pas mal de cinématiques sont là pour nous rappeler, au cas où si on avait oublié, que nous sommes dans un rail shooter sous la forme d'un film interactif. Au final, on peut s'en tirer pour moins d'une heure de jeu si on arrive à gérer son stock de munitions correctement jusqu'à la fin du jeu (c'est pas gagné). Mais pour cela, il faudra connaître un peu les patterns des ennemis pour économiser ses tirs et savoir lesquels vous attaquent pour économiser sa barre de vie. Est-ce que vous avez réellement envie de faire tout ça pour sauver le monde de quelques scarabées ?


Verdict : Combat Queen n'a pas que dix ans de retard dans sa réalisation, il a aussi un manque d'intérêt cruel, même pour les fétichistes de jeunes femmes nippones.

bigvilo

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