Date de sortie française : novembre 1998

Éditeur : LucasArt

Genre : point'n click

Support : PC

 

Il y a certains jeux où quelques lignes ne suffisent pas pour résumer brièvement un jeu; il y a certains jeux qui, pour la majorité des joueurs, ne doivent pas être mélangés avec le reste des "bons jeux" que l'on peut voir couramment. Il y a des jeux qui sont plus qu'une expérience, ces sont des œuvres.

Non, je ne parle pas de Call of Duty Modern Warfare 3 ou d'un quelconque épisode 3D de Final Fantasy, je parle de jeux originaux et audacieux qui se doivent d'être pris en exemple par les éditeurs et développeurs, contrairement aux précédents titres cités.

Pour cette fois, je m'en viens vous parler du jeu qui a été le renouveau du jeu d'aventure sur PC, en manque de vitesse depuis la deuxième partie des années 90. Les fans de Lucas Art doivent savoir de quel jeu, pardon, de quelle œuvre, je parle depuis mes premiers mots, à juste titre: Grim Fandango.

Grim Fandango est un jeu d'aventure à la troisième personne sur PC sorti en 1998. Dans ce jeu en 3D avec décors pré-calculés, vous incarnez Manuel Calavera, dit Manny, qui est sur une sorte de commercial pour la DDM, le Département des Morts, qui une agence de vente de voyage plus ou moins luxueux en destination du Neuvième Monde, où les âmes de mortels peuvent enfin reposer en paix. Manny doit aller chercher les âmes des défunts dans le monde des vivants pour ensuite les ramener dans son monde (semblable au nôtre visuellement) afin de donner le trajet le plus mérité en fonction des actes qu'ils ont effectué de leur vivant.

Cependant, même en ayant des "clients" un minimum méritant, il n'arrive pas à leur donner des voyages dignes de ce nom, et ils partent tous à pied vers leur dernière résidence. Ce qui va réellement mettre la puce à l'oreille de notre héros, c'est lorsqu'il arrive à intercepter un client de son rival au sein de l'entreprise, Domino (qui lui n'a le droit qu'à des modèles de pureté), qui se trouve avoir été une bénévole et un modèle de chasteté au cours de sa vie et qu'il n'arrivera qu'à donner un trajet... de quatre ans à pied. S'en suivra divers problèmes qui le mèneront à devenir agent double et à quitter la ville pour enquêter sur ce mystérieux problème de favoritisme dans le monde des Morts...

 

Graphismes :

Avec Grim Fandango, les développeurs de Lucas Art ont pris de sacrés risques, bien qu'ils étaient indispensables: d'une part, le passage à la 3D. Fini le moteur SCUMM vieux de l'époque de Maniac Mansion et Day of the Tentacle, place à un nouveau moteur 3D maison permettant d'avoir des décors pré-calculés et des personnages en full 3D, certes encore un peu «carré» pour nous, mais vu l'origine squelettique des personnages de l'histoire, on pourrait presque se demander si ce n'était pas fait exprès! Le résultat est net et lisse, des graphismes époustouflants pour l'époque où on ne jurait presque que par le film interactif pour le jeu d'aventure à énigmes, très peu de bugs (faut dire qu'il y a une certaine patte derrière tout ça) et surtout, un univers prenant, réussi et aussi morbide qu'il est jouissif. C'est avec classe qu'on passe d'une grosse ville rappelant l'atmosphère des villes occidentales des années 40-50 tout en ayant une part de folklore hispanique, au monde des vivants faits de bouts d'images à en faire peur une personne mal réveillée en passant par des territoires désolés ou des monumentales bâtisses sorties au milieu de nulle part. Notons qu'il y a également d'excellentes vidéos cinématiques en 3D.


Musiques :

Le jeu dispose d'une bande-son tout simplement magnifique, avec des musiques typées jazzy qui collent parfaitement avec l'ambiance années 50 du jeu. Mais le jeu ne dispose pas que de musiques du genre: on trouve également des musiques reposantes, festives, inquiétantes... en fonction du lieu et de l'atmosphère de ce dernier. Ça peut paraître évident, mais quand on entend la qualité de ces musiques, on se dit que ce n'est pas dans tous les jeux d'époque et actuels qu'on peut avoir un tel traitement de faveur en tant que joueur! De plus, les bruitages ne sont pas en restent et son souvent très drôles, il faut dire que l'humour est présent partout dans le jeu. Enfin, chose qui n'était pas monnaie courante à l'époque, le doublage en français est excellent, avec un Manny aux accents ibériques réussis, un Glottys un peu simplet sans pour autant être trop dans le cliché et d'autres personnages secondaires qui bénéficient également de voix de bonne facture (notamment un Domino présomptueux à souhait). Du grand art sur toute la ligne.

 

Manibilité / gameplay :

Mais Grim Fandango n'est pas dénué de défauts (et je ne parle pas que de cette histoire de dialogue)! En choisissant la carte de la nouveauté dans son gameplay, Lucas Art nous a pourvu d'un jeu où l'on déplace le héros avec les flèches du clavier, comme un simple jeu d'action ou de plate-forme. Cela marque une cassure avec l'ancienne maniabilité du genre, où le joueur déplaçait son héros à la souris en pointant l'endroit où il voulait qu'il aille (ou en cliquant sur les bords de l'écran pour changer de zone comme dans les films interactifs). Cela donne des déplacements très lourds, car le jeu se joue avec des plans fixes, comme dans un Resident Evil. Mais pour ce dernier, les prises de vue étaient plutôt adaptées à cette maniabilité, ici ça l'est beaucoup moins. De plus, pour montrer qu'une interaction est possible avec un objet, un élément du décor ou un PNJ, on peut voir Manny tourner la tête. Et bien si vous vouliez aller dans une certaine direction en courant (en maintenant la touche Shift par défaut) alors que votre personnage a les yeux fixés sur un point, vous courrez vers ce point... Et c'est très frustrant, surtout que du coup, il faut marcher jusqu'à ce que Manny ne regarde plus rien, et parfois ça peut être long. Mais ce n'est pas tout: les rotations du personnages sont aussi très longues, et faire un demi-tour devient aussi rapide qu'une course à dos d'escargot, même en courant. Bref, avec cette prise en main, les développeurs ont tout simplement raté le coche. Pardonnable? Oui et non...


Scénario :

L'histoire est passionnante, sans doute de part son originalité: incarné un vendeur de trajet pour le paradis dans le monde des morts, il fallait oser! Et en plus de cela, rajouter une intrigue longue, bien ficelée, aux allures cinématographiques et avec des rebondissements intéressants, tout en restant accessible et bien compréhensible par tous, ce n'est pas monnaie courante dans le monde du jeu vidéo, où on a soit l'un, soit l'autre. Par contre, au niveau des dialogues à choix multiples, on a l'impression que nos choix sont beaucoup moins importants que dans d'autres jeux du genre, car nos choix de phrases toutes faites importe peu, étant donné que pour progresser il faudra toutes les utiliser. On ne peut pas s'attendre à des réactions multiples donc. Mais les jeux d'aventure en point'n click étant assez linéaire, on en revient au même, c'est juste dommage d'avoir une telle frustration dans sa liberté d'influencer sur l'histoire.

 

Replay value :

De part son histoire originale, passionnante et bien menée, Grim Fandango donne envie de découvrir la suite à chaque élément de l'histoire découvert. Le jeu est assez long dans son premier loop, comme tout point'n click que l'on découvre (sauf si vraiment on est un hardcore gamer du genre), mais une fois arrivée au bout de l'aventure, revenir dès le début et devoir se tracasser la tête une nouvelle fois pour tout retrouver, même si bien entendu on garde quelques restes de la partie précédente (qui avait de quoi être marquante), sera assez dur pour le joueur lambda, remettre la tête dans le monde des morts sera une nouvelle partie de plaisir pour les yeux et le cerveau.


Conclusion :

Grim Fandango fut un véritable succès critique, mais qui ne fut malheureusement pas relayé par les joueurs. Pourtant, il reste encore aujourd'hui une référence du jeu d'aventure 3D "à l'ancienne" (et le dernier des grands jeux du genre de l'époque), malgré quelques défauts frustrants. Un œuvre qui mérite sa place au Panthéon du jeu vidéo.


bigvilo

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